Ebook: le cahier des subventions de la presse 2010

Le 27 décembre 2010

La presse française fait largement appel aux subventions. Si le système est un moyen de colmater des finances parfois chancelantes, il permet trop souvent aux entreprises de presse de ne pas se poser la nécessaire question de leur modernisation.

La presse écrite est en crise. Son modèle économique fonctionne encore dans certains cas mais beaucoup de titres ont du mal à rester simplement à l’équilibre. Ils cherchent mollement un nouveau modèle et en attendant, pour équilibrer leurs lignes de compte, vont à la pêche aux subventions.

Cet été 2010, nous nous sommes procuré des documents détaillant les subventions accordées par le Fonds de modernisation de la presse (FDM) aux différents titres de presse français. Cette première enquête, utilisant le crowdsourcing, nous a permis de constater que l’imprimerie, la numérisation des archives, la maquette et la refonte ou la création des sites internet font partis des postes qui ont le plus utilisé ce fonds de modernisation.

Le chapitre “reconquête du lectorat jeune” (sic) figure à de nombreuses reprises comme motifs de subventions. Le lectorat jeune est une cible primordiale et difficile à atteindre pour la presse française. Le fonds de modernisation a financé, souvent en vain, beaucoup de projets qui se sont lancés à sa reconquête. Mais les rédactions rechignent à répondre à nos questions sur ces subventions (pourtant publiques) :

“Je vais les donner à l’État, pas à vous, c’est lui le payeur”.

Ok, mais qui finance le budget de l’État ?… En tout cas, les projets de conquête du lectorat jeune ne brillent pas par leur efficacité car si ils permettent de gonfler les chiffres pendant un temps, le jeune ne devient pas pour autant un acheteur invétéré. Et les solutions de subventions mises en place n’apportent pas une réponse réelle aux problèmes économiques rencontrés par la presse française.

Au vu de la désorganisation des différents systèmes de subvention de la presse et des difficultés pour contrôler leur utilisation, le rapport Cardoso sur “la gouvernance des aides publiques à la presse” présente 15 propositions pour améliorer leur efficacité. Martin Untersinger et Vincent Truffy se sont penchés sur ce rapport et sur les solutions qu’il propose pour rendre ce système de subvention plus clair.

Mais avant d’entamer une nouvelle réforme, il faut une évaluation des actions de l’État, pourvoyeur d’aides, mais aussi régulateur et actionnaire est nécessaire, ainsi qu’une analyse prospective sur l’information écrite de demain. Régis Confavreux nous livre son analyse sur le rôle difficile de l’État dans la réglementation et le financement de la presse : comment, pour les pouvoirs publics, jouer un triple rôle : de régulation, de soutien, d’actionnaire ? Quels modèles économiques pour l’information écrite de demain ?

Décryptages et questionnements avec sept articles parus sur OWNI au fil de l’année 2010.

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