OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Les artistes veillent sur les caméras http://owni.fr/2011/12/15/les-artistes-surveillent-les-cameras-surveillance-cctv-big-brother-street-art/ http://owni.fr/2011/12/15/les-artistes-surveillent-les-cameras-surveillance-cctv-big-brother-street-art/#comments Thu, 15 Dec 2011 17:01:50 +0000 Ophelia Noor http://owni.fr/?p=90475 Dès le milieu des années 90 plusieurs collectifs informels s’attaquent à la question de la vidéosurveillance dans l’espace public, notamment aux États-Unis. Parmi eux,  Surveillance Camera Players attire l’attention de leurs concitoyens sur ce sujet en jouant des pièces de théâtre avec des pancartes, comme Ubu Roi ou des passages du livre 1984 d’Orwell sous l’oeil des caméras de la ville de New York. “Les collectifs qui se sont intéressés à ce thème par des actions artistiques de rue viennent également de milieux universitaires comme les membres de l’IAA (Institute of Applied Autonomy) qui avaient distribué des “Routes of least surveillance” c’est-à-dire des cartes de New York qui montraient les zones sans surveillance”, explique Samira Ouardi auteur du livre Artivisme.

D’autres collectifs historiques, comme Ligna, venu de la radio libre allemande, avaient mis en place des happenings de 200 personnes dans les lieux publics, avec une chorégraphie de gestes interdits dans l’espace public. Ils cherchaient à savoir “pourquoi le savoir produit dans les universités servait à la guerre ou aux technologies de surveillance. Ces actions étaient pour eux une manière de se révolter”, ajoute Samira Ouardi.

OWNI vous propose un panorama rétrospectif des œuvres les plus marquantes. N’hésitez pas à nous mentionner des installations ou des oeuvres qui ont attiré votre attention /-)

Luz Interruptus : les politiques sous surveillance

Le dernier coup du collectif madrilène Luz Interruptus dont vous nous avions parlé début septembre, met les politiques sous surveillance vidéo via leurs affiches de la dernière campagne électorale, massivement remportée par le Partido Popular (droite) et son leader Mariano Rajoy.

Marco Zotes : CCTV Creative Control

L’architecte Marco Zotes utilise l’historique château d’eau de Milton street à Brooklyn, New-York pour son projet CCTV Creative Control. [2011].

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Banksy

Dernier pochoir de Banksy (déc 2011)

L'arbre à caméras de surveillance au Cans festival - Banksy - 2008

Key to the City

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Panopticon : les pigeons caméra

Deux artistes hollandais d’Utrecht traitent la vidéosurveillance comme la peste des villes et donnent aux caméras des corps de pigeon.

Affiche de propagande Panopticons

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Obey

Madrid : hacker le circuit de vidéosurveillance

En 2009, la municipalité de Madrid installe 48 caméras dans le quartier populaire de Lavapiès à Madrid. Parmi les actions du collectif bario feliz, le hack du système de vidéosurveillance via le WiFi. Il s’agissait selon le schéma de détourner le signal de transmission des images vidéos vers un autre canal.

Les habitants du quartier de Lavapies à Madrid hackent le système de surveillance via le WiFi - 2009

Collages et pochoirs dans le quartier de Lavapies, Madrid - 2009

Mexico : géolocaliser les caméras avec son mobile

Un collectif anonyme a créé une application mobile open source qui permet à chaque personne de géolocaliser les caméras sur une carte Open Street Map dès qu’elle en repère une.

Capture d'écran du site mexicain AMCV


Sources : http://bitly.com/w0Ts28

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Censure des médias sociaux: éléments pour une sociologie des émeutes britanniques http://owni.fr/2011/08/19/censure-reseaux-sociaux-londres-cameron-ukriots/ http://owni.fr/2011/08/19/censure-reseaux-sociaux-londres-cameron-ukriots/#comments Fri, 19 Aug 2011 09:35:05 +0000 Antonio A. Casilli et Paola Tubaro http://owni.fr/?p=76485 Les liens de cet article sont en anglais.

Oh, sublime hypocrisie des médias traditionnels européens ! Les mêmes technologies, glorifiées pendant le “Printemps arabe” pour avoir fait chuter à elles seules des dictateurs, sont maintenant au cœur d’une panique morale sans précédent pour avoir soi-disant alimenté les émeutes britanniques d’août 2011. Dans un récent article, Christian Fuchs affirme avec justesse :

Même la BBC s’est mise, le 9 août, à adopter un discours diabolisant sur les réseaux sociaux et à parler du pouvoir qu’ils ont à rassembler pas cinq, mais 200 personnes pour former un « gang » d’émeutiers [rioting « mob »]. Les médias et les politiques ont donné l’impression que les émeutes avaient été orchestrées par des « gangs Twitter » [« Twitter mobs »], des « gangs Facebook », et des « gangs Blackberry ». Après avoir parlé de « révolutions Twitter » et de « révolutions Facebook » il y a quelques mois en Egypte et en Tunisie, on entend aujourd’hui parler des « gangs des réseaux sociaux » au Royaume-Uni. Comment considérer ces déclarations ?

Et puis, comme d’habitude dans les moments de paniques morales, les appels à la régulation des technologies se font entendre. Le 10 août, le Daily Express écrivait: « On pense que les pillards et les casseurs ont communiqué avec d’autres fauteurs de trouble via le service BlackBerry Messenger (BBM), les prévenant des lieux des émeutes et incitant à plus de violence. L’écrivain spécialiste des technologies Mike Butcher a dit qu’il était incroyable que le service n’ait pas déjà été fermé. Il a affirmé : « les téléphones mobiles se sont transformés en armes. C’est comme de l’envoi de texto sous stéroïdes – »

Oh, le raffinement exquis de l’art ancestral du deux poids deux mesures! La même presse conservatrice qui s’indignait de la censure des communications en ligne par les dictateurs en appelle désormais à la suppression pure et simple de pans entiers des réseaux de télécommunication – comme le montre ce papier du Daily Mail.

Le fait est que la panique morale au sujet des réseaux sociaux est le reflet spéculaire de l’enthousiasme aveugle pour ces mêmes technologies. Tous deux émergent du même déterminisme technologique qui acclame les nouveaux gimmicks et buzzwords pour gommer les motivations économiques et sociales des émeutes. Ceci dit, que pouvons-nous, en tant que sociologues, dire du rôle des médias sociaux et de la manière dont ils auraient aidé, voire encouragé la propagation du conflit politique ? Très peu en réalité, dans la mesure où nous n’avons pas de données concernant l’utilisation réelle des réseaux sociaux pendant les émeutes. Il faudrait des mois pour rassembler ces données – et qui peut attendre si longtemps dans un environnement médiatique qui recrache des analyses bâclées à longueur de journée ?

La meilleure approche est plus innovante et repose sur la simulation sociale. Il s’agit d’une nouvelle méthodologie qui compare des scénarios sociaux alternatifs générés par ordinateur pour définir quelles sont les variables qui entrent en jeu lors de procédés sociaux spécifiques . L’une de ces variables est l’utilisation des réseaux sociaux pour organiser des flash mobs afin de prendre connaissance du terrain où les soulèvements urbains ont lieu. Nous voulons démontrer que plus nous réprimons et censurons les médias sociaux face à une situation de troubles publics, plus la situation se dégrade pour tout le monde dans une société donnée.

Le modèle de violence civile d’Epstein (revisité)

Cela fait maintenant une dizaine d’années que des sociologues modélisent la violence civile grâce à la simulation multi-agents. Une contribution majeure – sur laquelle nous bâtissons notre modèle – a été faite par Josh Epstein dans un article de 2002.

Les simulations multi-agents sont comme des jeux définis par des règles très simples – mais qui donnent des résultats complexes. En l’occurrence, ce modèle décrit une société où il n’y a qu’un seul type d’agent social (représenté par les cercles dans la figure 1). (Avant de vous insurger contre une simplification excessive, demandez-vous si vous vous sentez plus à l’aise avec la caractérisation politique que les médias conservateurs ont véhiculé ces derniers jours, pour laquelle il y a deux types de citoyens : les « pillards » d’un côté et « ceux qui sont prêts à défendre leur communauté » de l’autre. Au moins, l’agent social standard d’Epstein nous rappelle que tout le monde peut devenir un pillard selon la situation).

L’attitude de l’agent est influencée par plusieurs variables. La première est le niveau de mécontentement politique propre à l’agent (la «doléance », indiquée en vert plus ou moins sombre sur la figure 1). Cela peut conduire cette personne à abandonner son calme habituel pour devenir un protestataire actif (les cercles rouges sur la figure 1). Mais la décision de passer à l’action – que ce soit pour se lancer dans des pillages sauvages ou pour brûler le Parlement et renverser le gouvernement – est conditionnée par l’environnement social de l’agent (« voisinage »). L’agent peut-il détecter la présence de la police dans les environs (les triangles bleus dans la figure 1) ? Si la réponse à cette question est non, il rentrera en action. Si la réponse est oui, une autre question est soulevée : la présence policière est-elle contrebalancée par un nombre suffisant de citoyens protestant activement ? Si la réponse à cette question est oui, alors l’agent entre en action. Parfois, de manière complètement aléatoire, un citoyen est arrêté par la police et envoyé en prison pour une période de temps donnée (les cercles noirs dans la figure 1). (Encore une fois, si vous vous émerveillez devant la simplicité de cette règle, gardez à l’esprit combien il est compliqué pour la police anglaise de discerner qui fait quoi dans une émeute – et combien des arrestations de ces derniers paraîtront finalement arbitraires.)

Le modèle prend bien entendu en compte d’autres facteurs atténuants, tels que le risque perçu d’être arrêté et la légitimité du gouvernement. Et bien sûr, il y a la possibilité de se déplacer d’un endroit à un autre pour unir ses forces à d’autres protestataires et causer des dégâts. Nous reviendrons sur ce point parce qu’il apparaît comme déterminant dans l’utilisation des réseaux sociaux.
Le principal résultat du modèle d’Epstein est que, dans une situation type, la violence civile ne ressemble pas à un processus linéaire. La vision naïve, selon laquelle le conflit politique est un processus cumulatif où la confrontation s’intensifie jusqu’à ce que le gouvernement s’écroule, est fallacieuse. L’agitation civile ou politique est ce qu’Epstein appelle « l’équilibre ponctué ». De longues périodes de stabilité où la rébellion est latente sont suivies par des crises soudaines et violentes.

Il y a une autre variable qui est, à nos yeux, cruciale pour comprendre l’utilisation des réseaux sociaux dans la création de flash mobs, utilisés en situation de violence civile : cette variable est appelée « vision » dans le modèle d’Epstein. La vision est l’habilité qu’un agent à analyser son environnement pour y trouver des signes de policiers ou de protestataires. Plus la vision est élevée, plus la portée de l’agent est étendue.

Ce que nous avons fait ici c’est de modifier les conséquences de la variable « vision ». Dans le modèle original, les agents et les officiers de police se déplacent de manière aléatoire dans des lieux situés dans leur champs de vision. Nous avons introduit une nouvelle règle selon laquelle les agents se déplacent dans leur champs de vision dans des endroits entourés d’un maximum de protestataires. Le résultat de la simulation modifiée (si vous souhaitez télécharger le code, il vous suffit de cliquer ici) est en accord avec l’utilisation tactique des technologies mobiles par les protestataires, afin d’avoir un avantage cognitif sur les forces de police et pour mieux connaître le terrain, ses ressources et ses éventuels points faibles.

Ce simple changement simule l’attitude d’individus impliqués dans des troubles civils, utilisant BBM ou Twitter pour détecter et converger vers des points chauds.

Si la valeur de la variable « vision » est forte (comme dans une situation où les outils de réseaux sociaux sont répandus et ne sont pas censurés), chaque agent est complètement informé sur tout ce qui se passe, même dans des lieux reculés. Si la communication sociale est censurée, la valeur de la « vision » est plus basse, et les agents n’ont qu’une connaissance partielle, ou non-existante, de leur environnement et se déplacent de manière aléatoire.

La censure sur Internet : une source de forte violence continue

Notre logiciel de simulation reproduit le fonctionnement d’un certain système social (disons par exemple une ville comme Londres) sur une durée considérable (dans notre cas 1000 étapes-temps, « time steps »), avec les différentes valeurs du paramètre « vision », ceteris paribus (c’est-à-dire, toutes choses égales par ailleurs – cf. Table 2 de l’annexe 1 à la fin de ce post). En testant le modèle à plusieurs reprises et en générant des scénarios alternatifs, nous observons les valeurs plus ou moins hautes de la variable « vision » – indiquant les effets d’un changement du niveau de censure.

Observons les résultats dans la Figure 3 :

Comme nous pouvons le voir, différentes valeurs de la variable « vision » génèrent différents modèles d’agitation civile ou émeute à travers le temps. Tous les scénarios montrent une crise initiale – plus ou moins ce dont nous avons été témoins ces derniers jours. Ce qui se passe ensuite dépend du niveau de censure imposé par le gouvernement. Dans le cas d’une censure complète (vision = 0) le niveau de violence reste à son maximum indéfiniment. Souvenez-vous de la tentative du régime de Moubarak de couper Internet en Egypte en janvier 2011 – et rappelez-vous des conséquences sur la montée de la violence dans le pays, et finalement sur le régime lui-même… Les autres cas correspondent à de moins en moins de censure. Les valeurs comprises entre 1 (une censure presque totale) et 9 (presque pas de censure) correspondent à différents niveaux d’agitation prolongée : plus la censure est forte, plus le niveau de violence endémique est élevé sur la durée (la droite de régression représentée par les lignes noires sur la figure 3).

Le dernier cas, qui correspond à une « vision » parfaite des agents sociaux (et donc pas de censure du tout), mérite qu’on s’y attarde un peu plus. Apparemment cette situation est caractérisée par des éruptions de violence incessantes, avec des pics d’activité qui sont encore plus significatifs que dans les autres cas. Pourtant, sur la durée, la tendance générale liée à la violence (la ligne noire) reste basse. En outre, si l’on souhaite mesurer l’importance des éruptions de violence, regarder les pics d’activité n’est pas suffisant. Observer les intervalles de temps entre les crises, la durée des crises et le niveau de « paix sociale » entre les crises, nous permet de découvrir que ce scénario est en réalité le meilleur pour tout le monde. En l’absence de censure, les agents protestent, parfois violemment, mais ils sont capables de retourner à des situations calmes (ligne verte dans la figure 4) lorsque l’agitation sociale est interrompue.

C’est le seul scénario où la protestation redescend à zéro pendant des périodes de temps étendues et répétées (cf. Table 1 dans l’annexe 1 à la fin du post) : précisément ce que Epstein décrit comme « l’équilibre ponctué » dans son modèle initial de violence civile. Et même si ça ne semble pas correspondre à nos plus beaux rêves d’harmonie sociale, il s’agit quand même d’une situation où les citoyens sont libres d’exprimer leurs dissensions sur les médias sociaux, de coordonner leurs efforts et d’agir en fonction – bien que de manière conflictuelle – tout en profitant d’un plus haut niveau de calme sur la durée (voir la figure 5).

En l’absence de censure en ligne, les agents sociaux ont une « vision » de 10 correspondant aux niveaux les plus bas de violence sur la durée.

Quelques remarques pour conclure

Ça n’est pas notre rôle de juger les politiciens et l’autorité policière lorsqu’ils désapprouvent les « justifications sociologiques » des émeutes au Royaume-Uni ou lorsqu’ils réduisent les sciences sociales à – au mieux – un luxe que nous ne pouvons pas nous offrir en temps d’agitation. Leur position qui se résume à agir d’abord et réfléchir ensuite, même si elle peut être motivée par de bonnes intentions, peut mener à des choix politiques malavisés – comme c’est le cas pour la censure sur Internet que nous avons choisi de traiter ici.

Bien entendu, d’autres facteurs doivent être pris en compte pour utiliser un modèle sur la violence civile inspiré d’Epstein. Comme le montre un récent papier de Klemens et al. (2010) les éruptions de violences sont plus probables lorsque qu’il y a une augmentation des privations (la récente crise financière semble bien entrer en compte ici). La violence civile est aussi influencée par la perte de légitimité du gouvernement – ce qui, dans ce cas, semble cohérent avec les coupes budgétaires impopulaires dont David Cameron a fait la promotion. Sans parler du récent scandale sur les écoutes téléphoniques de News of the World. Enfin, les éruptions de violence sont moins probables lorsque les capacités répressives augmentent.

Ce qui ne correspond pas à l’argument naïf selon lequel « ce dont nous avons besoin c’est de plus de policiers » – et qui est habituellement utilisé en temps de troubles civils. La capacité répressive, dans le cas des émeutes britanniques, renvoie à l’adaptation des procédures de police pour compenser l’avantage tactique clair dont disposaient les émeutiers pendant les premiers jours d’août – un avantage qui semblait consistant avec l’augmentation du niveau de la variable « vision » et la connaissance du terrain permise par les communications mobiles. La présence accrue de la Metropolitan Police et les initiatives des forces de l’ordre sur Facebook, Flickr et les Googlegroups peut vraiment permettre la limitation des poussées de violence en réduisant l’avantage communicationnel des émeutiers.

D’autres études ont utilisé la simulation sociale pour étudier la censure dans des situations de violences civiles. Garlick et Chli (2009), par exemple, montrent que restreindre la communication sociale apaise des sociétés en révolte, mais a l’effet opposé sur des sociétés stables. Notre intention est de montrer que le choix de ne pas restreindre les communications sociales est une décision judicieuse en l’absence d’indicateurs solides sur le niveau de rébellion d’une société donnée.

Nous avons essayé de démontrer que, même en l’absence de données empiriques, les sciences sociales peuvent toujours nous aider à interpréter la façon dont un facteur social entre en jeu, et peut-être éviter de renoncer à nos valeurs démocratiques et à la liberté d’expression pour un sentiment de sécurité illusoire.

Annexes


Article conjointement publié sur les blogs respectifs d’Antonio A. Casilli et de Paola Tubaro

Illustration: Flickr CC PaternitéPas d'utilisation commerciale gothick_matt

Traduction: Marie Telling

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Facebook et Blackberry tout contre les émeutiers http://owni.fr/2011/08/17/facebook-blackberry-emeutes-angleterre-cameron-surveillance-internet/ http://owni.fr/2011/08/17/facebook-blackberry-emeutes-angleterre-cameron-surveillance-internet/#comments Wed, 17 Aug 2011 15:45:05 +0000 Olivier Tesquet http://owni.fr/?p=76391 Mardi 16 août, deux jeunes Anglais de 20 et 22 ans ont été condamnés à quatre ans de prison. Leur crime ? Avoir appelé à l’émeute sur Facebook en créant des événements dédiés – comme d’autres l’ont fait avant eux en Tunisie ou en Libye (à la grande satisfaction des dirigeants britanniques). Coincés par une police locale qui a renforcé sa présence sur le site de Mark Zuckerberg, les deux proto-coupables (ils ont été condamnés sur la base de leurs intentions) peuvent compter sur le soutien de plusieurs ONG et avocats, qui dénoncent des “sanctions disproportionnées”. En France, il y a quelques mois, les magistrats se renvoyaient la balle pour déterminer la responsabilité pénale des fameux apéros Facebook. Le Royaume-Uni, lui, a tranché. En attendant l’ajustement législatif, les tribunaux ont déjà pris le pli. Et les coupables sont tout trouvés. Ils s’appellent BlackBerry, Twitter, Facebook. Internet.

J’ai beaucoup d’amis qui ont déjà BlackBerry, en fait (sic). Dans BBM (pour BlackBerry Messenger, ndlr), on a nos propres amis, en fait (sic, bis) qui sont déjà dans nos contacts. En quelques secondes, on peut discuter, c’est vraiment cool.

Dans la campagne publicitaire francophone destinée à vendre son téléphone dernier cri, BlackBerry faisait parler des basketteurs, des stylistes et des DJ’s, avec un slogan : “Aimez ce que vous faites”. Mais les émeutes britanniques de Tottenham, Hackney ou Manchester sont passées par là. D’après la police londonienne, le service de messagerie instantanée de l’entreprise canadienne RIM – qui développe le smartphone – aurait été utilisé par des mutins pour mettre à sac plusieurs boutiques de la capitale. Problème de taille: sur BBM, les échanges sont chiffrés.

Cameron veut couper les réseaux sociaux

Immédiatement, la Metropolitan Police enjoint RIM à coopérer en fournissant les accès aux serveurs. La société obtempère sans rechigner. Mais les autorités ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Le 15 août, le Guardian révèle que les espions du MI5, l’équivalent anglais de la DCRI, ont été réquisitionnés pour participer à l’épluchage des conversations entre casseurs. Le GHCQ (Government Communications Headquarters, l’autorité en charge du renseignement électronique) a également été sollicité. Entre-temps, le Premier ministre David Cameron profite d’une session extraordinaire au Parlement pour lancer un parpaing à l’endroit d’Internet, qu’il tient pour responsable des troubles :

Quand des gens se servent des réseaux sociaux à des fins de violence, nous devons les arrêter. En ce sens, nous travaillons avec la police, les services de renseignement et l’industrie pour savoir s’il serait juste d’empêcher les gens de communiquer via ces sites et ces services quand nous savons qu’ils planifient la violence, le désordre et la criminalité.

La tactique du sécateur est bien connue : Bachar el-Assad en Syrie ou Mahmoud Ahmadinejad en Iran l’ont déjà pratiqué. La France, elle, préfère les variantes. En 2005, en plein embrasement francilien, quand les pyromanes étalaient leurs exploits sur Skyblog, feue la Direction de surveillance du territoire (DST, désormais DCRI) avait reçu pour ordre de surveiller les SMS envoyés par les jeunes de banlieue. Notre collègue Jean-Marc Manach, jamais à court de facéties, avait alors mis au point “un générateur automatique de non-appels à l’émeute”, surnommé le Racaillotrou.

En gardant un oeil sur Twitter ou Facebook, le locataire du 10 Downing Street espère probablement développer une forme larvaire de précognition que l’actualité norvégienne récente a pourtant balayé. Surtout, le Premier ministre oublie qu’une telle mesure coercitive n’empêche pas les émeutes, pas plus qu’elle ne les circonscrit. Pire, elle peut les provoquer, comme on a pu l’observer à San Francisco il y a quelques jours

Le retour de la “loi Big Brother”?

Si Reporters Sans Frontières s’inquiète déjà de la collaboration de BlackBerry en pointant le danger de la “mise à disposition des données personnelles”, la saillie de Cameron devrait susciter une deuxième vague de mécontentement. Interviewée par Les Inrocks, la députée travailliste Chi Onwurah, également Shadow Minister en charge de l’innovation, s’inquiète déjà des annonces du gouvernement. “J’ai travaillé pendant six ans pour Ofcom, l’autorité de régulation des communications, et du point de vue légal ou technique, beaucoup de possibilités d’intervention existent. La question est : est-il raisonnable et proportionné d’agir ainsi?”, s’interroge-t-elle, en regrettant que Cameron “[ne comprenne] pas les nouvelles technologies”.

Christopher Parsons, chercheur en science politique à l’université de Victoria et fin connaisseur de l’architecture BlackBerry, se montre lui très circonspect face aux moyens déployés par le Royaume-Uni pour mettre la main sur les émeutiers. Interrogé par OWNI, il exprime ses doutes :

En vertu de la loi britannique, RIM pourrait être contraint de livrer certains messages (s’ils sont stockés sur des serveurs britanniques) ou les clés de chiffrement. De tels accords existent déjà en Inde, et je m’interroge sur le rôle du MI5 et du GHCQ. Comme la NSA aux Etats-Unis, les capacités de ce dernier sont méconnues, mais s’ils ont vraiment développé un réseau de surveillance des télécommunications tel que le Guardian le présente, ils ont largement dépassé le cadre de leurs prérogatives. Je crains que le Parlement ne profite des événements pour relancer le débat sur l’Interception Modernisation Programme, une proposition de loi qui permettrait de surveiller massivement les réseaux du royaume.

Chassée par la porte en 2008, cette “base de données Big Brother” pourrait donc revenir par la fenêtre. En filigrane, c’est ce que redoute Heather Brooke, la sulfureuse journaliste et activiste qui a dévoilé le scandale des notes de frais des députés britanniques et meilleure ennemie de Julian Assange. “Face au pouvoir que procurent les réseaux sociaux, les politiques ont le réflexe de vouloir les fermer”, explique-t-elle au Huffington Post. A ses yeux, les enjeux politiques et financiers autour des données personnelles – et par extension leur contrôle – relèverait du scandale de la décennie à venir. Rupert Murdoch et ses écoutes illégales? Un petit joueur.


Crédits photo: Photoshoplooter, Flickr CC Marco Hornung, conservative party

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Émeutes de Londres: “ces jeunes savent qu’ils n’ont pas d’avenir” http://owni.fr/2011/08/11/emeutes-londres-temoignage/ http://owni.fr/2011/08/11/emeutes-londres-temoignage/#comments Thu, 11 Aug 2011 06:32:45 +0000 Jason Paul Grant http://owni.fr/?p=75925 MAJ: Retrouvez la vidéo, sous-titrée en français, de Darcus Howe interrogé par la BBC.


Ça ressemble à une scène de film d’horreur. Des jeunes en nombre envahissent les rues. Pillent, saccagent et détruisent Londres. La police, dépassée, tente de protéger les centres commerciaux alors que les jeunes continuent de faire ce qu’ils veulent.

La question est : pourquoi ? Pourquoi font-ils cela ? Que faire pour les arrêter ? Je ne pense pas vraiment qu’on veuille les arrêter, sinon nous serions déjà en train de leur parler. Où ces jeunes dorment-ils ? Où sont leurs parents ? Ils doivent bien dormir quelque part, ils viennent de quelque part… Au lieu de les laisser dormir nous devrions les réveiller dès maintenant pour qu’ils répondent à nos questions.

Qu’ai-je à apporter au débat ? Pour être clair, j’ai grandi dans un quartier pauvre de Londres, un endroit qui n’a pas été détruit par les jeunes parce qu’il n’y a rien à endommager, et ce malgré les 50 millions de livres investies en 2001 qui n’ont pas été dépensées pour quoi que ce soit d’utile dans le quartier. Est ce que l’argent promis par le Labour mais jamais investi correctement fait partie du problème ?

Lorsque j’ai grandi dans ce quartier, la criminalité était élevée, les adultes qui m’entouraient n’avaient pas de travail, je ne m’en rendais pas compte à l’époque mais la zone rassemblait des immigrés du monde entier. À l’école, nos professeurs essayaient de créer un endroit sûr où jouer mais étudier devient difficile lorsqu’on rentre chez soi et qu’il n’y a pas à manger. Pour l’anecdote, mon école primaire a pris feu il y a plus d’un an et aucune réparation n’a été entreprise depuis. Cela donne une idée de la façon dont les résidents de New Cross sont considérés.

aylesbury

Agir ou subir

Pour en revenir à mon histoire, lorsque j’étais adolescent, les gangs dominaient la rue. Celui qui n’était pas membre d’un gang se faisait voler, battre et était considéré comme un idiot. La situation se résumait à « agis ou subis ». Les adultes étaient occupés à leurs basses besognes, entraient et sortaient de prison ou d’hôpital psychiatrique, ou planaient sous les effets de la drogue et de l’alcool. Les jeunes grandissaient très vite dans le sud de Londres.

Mon histoire a commencé dans les années 1980 mais en 2010, trente ans plus tard, rien n’a changé. D’un côté, j’ai réussi à briser le cycle de la pauvreté et de l’isolement grâce à l’éducation. J’ai rencontré un professeur originaire du Pérou qui m’a encouragé à poursuivre mes études ce qui m’a mené à une licence puis à un master. J’ai parcouru le Royaume-Uni et j’ai voyagé dans la plupart des pays européens. J’ai travaillé pour certaines des compagnies parmi les meilleures du pays et j’ai vu comment l’autre moitié de la population vit.

C’était le vilain secret que nous ne voulions pas admettre. Je me souviens de Ken Livingstone, alors maire de Londres, célébrant la City qui avait transformé le centre d’affaires en havre fiscal. Certains gagnent encore des sommes d’argent phénoménales dont les habitants pauvres de la ville ne voient pas la couleur.

Les cercles que je fréquente aujourd’hui sont très éloignés de l’autre réalité. Ça n’est donc pas une surprise que nous n’ayons jamais prévu ce qui arrive aujourd’hui ou que nous ne comprenions pas pourquoi cela arrive. Je n’ai jamais voulu m’étendre sur ce sujet mais on m’a contacté pour me demander des informations, pour s’inquiéter de ma sécurité et de la façon dont Londres va gérer ce problème.

Quand la Norvège a connu une violente tragédie, le Premier ministre a appelé à « plus de démocratie, plus d’ouverture et plus de vie sociale » – je ne peux que craindre ce que Cameron va dire au sujet des émeutes.

Des centaines de jeunes, pas un policier en vue

Hier soir j’étais dans un pub du haut Islington avec un ancien camarade de la City University of London qui émigre en Jamaïque. La clientèle était composée de personnes civilisées qui travaillent dans les médias et parlent des émeutes de manière voyeuriste. Regardez ce que font ces jeunes, ils volent des télés.

J’aurais aussi bien pu me trouver en Australie ; j’étais tellement éloigné des événements se déroulant à Londres cette même nuit. J’ai ensuite rejoint le sud de Londres à vélo et je n’ai croisé aucune agitation sur mon chemin. En traversant Islington, Angel, Farrington, St Paul et le London Bridge, les rues étaient désertes. Aucun jeune en vue.

C’est quand je suis arrivé sur Old Kent Road que le film a commencé. Il y avait littéralement des centaines de jeunes en survet’ courant dans tous les sens, à chaque coin de rue des gens se rassemblaient. Les jeunes avaient pris le contrôle sans que personne ne les arrête et ne leur dise de rentrer chez eux.

Pour ceux qui ne connaissent pas Old Kent Road, il s’agit d’une zone très démunie où se trouvent les logements sociaux d’Aylesbury. Tony Blair y avait investi des millions mais les nouvelles autorités ont décidé de les démolir. Nous laissons tomber ces enfants. Il y avait un rassemblement de musulmans, qui venaient probablement de rompre le jeûne. Et deux cafés, l’un rempli de Somaliens, et l’autre de Maghrébins. Ces groupes d’hommes étaient heureux de se retrouver et ne prêtaient aucune attention aux jeunes. Il n’y avait pas un policier en vue.

émeutes

Alors que je me dirigeais vers New Cross, j’ai trouvé la police. Trois fourgons arrêtés pour interpeller un jeune. Cela paraissait vraiment étrange et je voulais leur dire que la route derrière moi était remplie de jeunes qui erraient dans les rues. J’ai poursuivi mon chemin, ne voulant pas m’impliquer.

J’ai traversé New Cross mais je voulais voir d’autres quartiers. J’ai donc poursuivi ma route jusqu’à Lewisham. Tout était désert le long du chemin. Tous les magasins étaient fermés alors qu’il n’était que 23 heures un soir de semaine. Quand je suis arrivé au centre de Lewisham, la police faisait son travail. Elle avait bouclé l’accès à tout le centre commercial, empêchant les gens de passer. J’ai continué mon chemin jusqu’à Catford et là encore, la police protégeait le centre commercial.

J’ai décidé de rentrer chez moi. Quand je suis arrivé mon portable était rempli de messages, d’e-mails et d’appels en absence. Ma batterie était à plat et mes proches désespéraient d’avoir de mes nouvelles. Ils étaient abreuvés d’émeutes à la télé.

Cela fait trop longtemps que nous méprisons ces jeunes

Pour être totalement honnête, c’est la première fois de ma vie que je vois une chose pareille. Les jeunes sont complètement perturbés et il n’y a pas d’explication rationnelle pour un tel niveau de violence. Le problème est qu’ils ne sont pas rationnels. Ils ne sont pas des gens éduqués qui pensent pouvoir dominer le monde. Ces jeunes ont vu leurs parents lutter et savent qu’ils n’ont pas d’avenir.

Je me souviens avoir travaillé pour un centre éducatif pour jeunes exclus du système scolaire traditionnel. Lors de mon premier jour je leur ai demandé ce qu’ils voulaient faire plus tard. La première réponse était dealer. Choqué, j’ai continué en leur demandant s’ils importeraient de la drogue de Colombie ou d’Afghanistan. Ils n’avaient jamais entendu parler de ces pays et voulaient vendre des petits sachets dans leur quartier. C’était comme ça qu’ils voyaient les adultes gagner de l’argent. J’ai alors suggéré qu’ils pourraient travailler dans la City, où des gens gagnent énormément d’argent. Personne ne lance de défi à ces jeunes ou ne leur permet de voir une autre réalité.

Cela fait trop longtemps que nous – la société – méprisons ces jeunes. Nous n’avons jamais voulu les prendre dans nos bras. Nous les avons diabolisés, exclus du système scolaire, laissés au chômage. Nous les avons enfermés puis libérés juste pour voir la même situation se répéter.

Je pense que les gens qui sont employés à s’occuper de ces jeunes devraient démissionner et permettre à ceux d’entre nous qui s’inquiètent vraiment de leur avenir de les changer. Les gens peuvent changer, et si nous n’y croyons pas alors nous avons un problème.

Je connais beaucoup de projets pour les jeunes et d’organisations très investies dans leur travail qui luttent pour avoir des fonds et doivent compter sur des volontaires pour être sur le front. Alors même que les élus touchent des salaires exorbitants et que les fonds investis ne sont pas dépensés correctement.

Je pourrais continuer mais je préfère m’arrêter. Allons nous réagir et être plus attentif ? Alors que nous nettoyons les rues de Londres demandons nous pourquoi ils agissent ainsi. La catastrophe est imminente. Que va-t-il se passer ce soir ? Quel sera notre futur ?

Darcus Howe, écrivain et journaliste, semble partager certaines des interrogations développées par Jason Paul Grant. La BBC a présenté ses excuses à l’auteur suite à l’interview.


Billet initialement publié en anglais sur le blog de Jason Paul Grant sous le titre “Attack of the Hoodies”

Traduction : Marie Telling

Illustrations FilckR CC PaternitéPas d'utilisation commercialePas de modification par paul adrian PaternitéPas d'utilisation commerciale par Beacon Radio PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales par J@ck!

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VENDREDI C’EST GRAPHISM S02E27! http://owni.fr/2011/07/22/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e27/ http://owni.fr/2011/07/22/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e27/#comments Fri, 22 Jul 2011 06:40:25 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=74341

Bonjour à vous les curieuses & curieux qui êtes toujours plus nombreux à venir lire Vendredi c’est Graphism!

Bon, oui il fait moche en ce moment, on est presque en hiver alors je vous propose un peu de soleil avec de belles images des rues de Londres et de leurs collages. On ira également faire un plongeon dans la création graphique et animée de Paul Rogers qui a recréé le générique de Mad Men. Cette semaine a également été l’occasion de renouer avec les Hobo signs ou encore avec la typographie animée. On finira sur du sexe, oui monsieur (madame), et sur un WTF un peu cracra mais graphique ;-)

Bon vendredi et… bon graphism !

Geoffrey

Allez hop hop, on commence la semaine avec le travail de Pablo Delgado qui “terrorise” les rues d’East London avec ses collages miniatures. Prostituées, clochards, animaux de cirque, cardinaux, catholiques, tout ce bas peuple qui se retrouve dans les rues de Londres pour s’encanailler dans diverses situations… Ses collages illustrent non seulement la vie réelle, mais aussi l’absurdité de celle-ci. Delgado nous propose donc une vision décallée et qui force l’attention des passants…

source

Il y a quelques jours également, l’illustrateur Paul Rogers a élégamment, mais officieusement, re-créé le générique d’ouverture de la série “Mad Men”. Dans ce court métrage d’animation, il a donc réalisé une vidéo rythmée, très simple et épurée et avec tous les ingrédients de la série. Comme il l’explique lui-même, il aime la série mais le générique l’ennuie… alors pourquoi ne pas le refaire ? Bref, ça a été pour Paul Rogers, une belle opportunité de se faire une mise à jour sur le design de génériques télévisuels du début des années 1960.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Merci Tania

Cette semaine, cette news incontournable a également fait beaucoup de curieux. Si vous suivez mon blog Graphism.fr vous avez sûrement dû voir mes articles sur les « Hobo signs » modernes comme celui-ci où les Hobo signs ont des thématiques modernes ou encore celui-là. Aujourd’hui, ce sont encore une nouvelle forme de signes Hobo qui vient de naître grâce à l’intelligence de la technologie et du graffiti. Je vous présente donc ça avec un grand plaisir.

hobo2 Les « Hobo signs » de 2011 seront des QR codes. Vagabonds, armez vous de vos téléphones!

Qu’est-ce qu’un Hobo ?

« Un Hobo, mot anglais lié à la réalité historique des États-Unis est un sans domicile fixe se déplaçant de ville en ville le plus souvent en se cachant dans des trains de marchandises, vivant de travaux manuels saisonniers et d’expédients. » [source]

Qu’est-ce que sont les Hobo signs ?

« Quand ils ne se parlent pas de vive voix, les hobos laissent des symboles dessinés à la craie ou au charbon. Ce système de symboles a pour but d’informer ou d’avertir les autres (endroits pour attraper un train pour dormir, présence fréquente de la police, repas chauds, chiens dangereux, etc.). » [source]

Qu’est ce qu’un code QR ?

« Le code QR (en anglais, QR code pour Quick Response) est un code-barres en deux dimensions constitué de modules noirs disposés dans un carré à fond blanc. Il peut être lu par un téléphone mobile et peut afficher des pages internet, des numéros de téléphone, du texte. »

Ainsi, pour réactualiser un peut toute cette histoire, le F.A.T. (Free Art & Technologies) a réalisé une série de codes QR à utiliser sous forme de pochoir afin d’indiquer toutes sortes d’informations pratiques, utiles et quelque part, « codées » aux yeux de tous.

Voilà le résultat :

hobo Les « Hobo signs » de 2011 seront des QR codes. Vagabonds, armez vous de vos téléphones!

Ce qui est notamment intéressant c’est que le F.A.T. met à disposition un outil qui fonctionne avec processing : QR_STENCILER. Cet outil va vous permettre d’utiliser les codes déjà préparés et d’en générer d’autres. Enfin, si vous ne savez pas vous servir de Processing vous pouvez toujours générer vos codes en ligne avec Kaywa par exemple. Une fois transformé ce code sous forme de pochoir, vous n’avez plus qu’à le peindre à l’endroit approprié.

Le F.A.T. propose déjà une liste plutôt longue de « Hobo signs » numériques :

  • 25 minutes d’attente
  • connards
  • mauvais café
  • la mauvaise nourriture
  • mauvaise propriétaire
  • être à l’affût
  • être calme
  • être prêt à vous défendre
  • méfiez-vous des pickpockets
  • voleurs de vélo
  • ennuyeux
  • table à langer
  • boissons à bas prix
  • endroit civilisé
  • contraception disponible
  • flics actifs
  • flics inactifs
  • danger
  • homophobes dangereux
  • quartier dangereux
  • chien
  • nourriture contre travail
  • wifi gratuit (le plus important :-p)
  • sortir rapidement
  • aller tout droit
  • bonne nourriture bon marché
  • bon café
  • bonne nourriture veggan
  • eau potable
  • grande benne à ordures
  • habla espanol
  • dispose de douches
  • Aide en cas de maladie
  • caméras cachées
  • taisez-vous
  • insécurité wifi
  • regarder vers le bas
  • belle salle de bains
  • pas de salles de bains
  • pas d’animaux
  • aucune intimité
  • ouverts tard
  • hors de prix
  • sur-évalué
  • propriétaire a un pistolet
  • pervers
  • urinoir
  • dormir dans la grange
  • fort signal de téléphone
  • camp de clochards
  • tourner à gauche
  • Tournez à droite
  • zone dangereuse
  • utiliser des gants
  • végétaliens méfiez-vous
  • bien gardé
  • travail disponible

À vous de jouer maintenant si vous souhaitez rendre lisible et informative la rue, la ville. À savoir aussi qu’il ne faut pas obligatoirement un smartphone (iPhone ou Android, etc.) pour lire les codes QR, ça fonctionne aussi avec nos vieux Nokia et autres téléphones plus standards.

source & tutoriel du F.A.T.

source

Il y a deux jours, je suis tombé sur cet ovni visuel assez dingue, graphique et très osé ! Il s’agit de la campagne pour le dépistage du Sida organisé par AIDES et orchestrée visuellement par l’agence JWT Paris. Intitulée “SEXY FINGERS”, cette vidéo et cette campagne fait déjà beaucoup de bruit sur internet. Accompagné d’un site internet (assez amusant lui aussi), vous apprendrez donc que pour vous faire dépister du Sida, il suffira juste de faire un test, avec une goutte de sang de votre doigt, et d’attendre 30 minutes. Bref, super facile :-)

[ATTENTION vidéo à caractère sexuel]

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Ce midi un petit point sur une typographie animée comme il en existe encore très peu. Le Calango est une typographie « vivante » qui se présente sous forme de caractères animés avec plusieurs versions de chaque lettre et avec un ensemble de calques nécessaires pour personnaliser la typographie selon votre goût. Réalisé par Maria Jose Heredia Torrero (qui nous vient du Mexique) ce caractère comprend 105 glyphes et est proposé en deux versions. Une version bi-colore et pleine et une version sous forme de contours. Les deux sont disponibles en version animée ou statique.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

calengo Calango, une typographie que vous aller pouvoir animer !

À savoir :

La version animée est disponible en tant que fichier After Effects avec des caractères (chiffres et ponctuation compris) déjà animés. Tous les glyphes sont entièrement personnalisables à partir d’un point central. Vous pourrez donc changer l’épaisseur, les couleurs, la durée de l’animation, la finesse de la ligne, etc. Un sacré travail que je me devais de vous présenter !

source

Le gros WTF de la semaine est placé sous le signe de l’illustration… il s’agit d’un travail qui repertorie l’art de… se gratter le nez ! Ces 5 fabuleuses façons vont vous aider à vous expliquer comment vous gratter le nez sans se faire attraper :-D Ce travail visuel servira donc aux chasseurs de Mickey et va vous permettre d’améliorer votre technique… mais WTF !

source

Un petit mot de la fin pour vous remercier ainsi que toute l’équipe d’Owni et plus particulièrement Nicolas & Guillaume qui me permettent d’écrire cette chronique car c’est vraiment un immense plaisir pour moi ! J’en profite également pour vous inviter à regarder ce sympathique site intitulé “AppCollector” qui propose des applications iPhone créatives et gratuites, ou encore cette superbe vidéo sur des affiches en volume qui ne passent pas inaperçues ! Pour finir, si ça vous intéresse, je vous invite à lire ce que je raconte sur le hacking citoyen & le design sensible (interview par Gayané Adourian de Knowtex).

Bonne fin de semaine et… à très vite !

Geoffrey

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http://owni.fr/2011/07/22/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e27/feed/ 5
VENDREDI C’EST GRAPHISM S02E12! http://owni.fr/2011/03/25/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e12/ http://owni.fr/2011/03/25/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e12/#comments Fri, 25 Mar 2011 07:30:58 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=53124

Bonjour et bon Vendredi c’est Graphism !

Cette semaine sera une semaine pleine d’images, de visualisation, d’artistes et de belles choses pour les yeux. En effet, l’actualité, comme à son habitude a été assez variée, j’en profite donc pour vous faire mon aperçu de la semaine. Au programme, de la visualisation de données en vidéo sur Londres et ses transports, une élégante typographie à télécharger gratuitement, un enfant qui fait du graffiti, des jeunes hommes suédois qui réinvestissent l’espace urbain proche de la mer, des affiches qui râlent un peu et un WTF avec des femmes et des “Piouuu piouu, bang bang, tatatataaaa” !

Bonne lecture :-)

Geoffrey

Allez, on commence notre revue de la semaine avec une élégante datavisualisation des transports publics à Londres & au Royaume-Uni qui a été publiée mercredi ! Parfois, dans un laboratoire de recherche, il est délicat de prendre du recul et de présenter certains travaux de recherche souvent complexes. Heureusement le travail de l’équipe du labo Simulacra a pris le temps de déroger à la règle et de rendre visuel et dynamique cette cartographie du système de transport urbain au Royaume-Uni.

Avec la possibilité de plus en plus répandue de récupérer les données des transports publics (dates, heures, parcours, fréquence des trajets, etc.), il leur a été permis de visualiser et d’explorer de nouvelles cartographies dynamiques des flux de transports urbains et des réseaux. Voilà ce que cela donne :

Les transports publics à Londres :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Les transports publics au Royaume-Uni :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Les bus uniquement, au Royaume-Uni :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Allez, on enchaîne avec une nouvelle typo mise à disposition gratuitement (pour une graisse uniquement). Je vous propose ainsi Banda qui est un caractère semi-serif caractérisé par une hauteur médiane élevée et arrondie avec des semi-empattements. Bien qu’il ait été initialement conçu comme une police de titres, Banda s’est rapidement transformé en une typographie plus complexe composée de 7 graisses ainsi que leurs italiques respectives. Banda peut ainsi être utilisé pour de courts passages de texte ainsi que des titres. Finalement assez fin et élégant, ce caractère garde un côté enfantin et «fantaisiste».

le télécharger gratuitement en une graisse | ou l’acheter avec toutes les graisses

source

Toujours cette semaine, j’ai eu le plaisir de découvrir un papa fier de son fils… futur graffeur ! En effet, les graffitis sont rarement enfantins dans nos rues, et quel ne fut pas ma surprise de voir avec ces photos, les premiers pas dans le monde du langage visuel et du graffiti, la vision d’un enfant. On reconnait bien là les fameux “bonhommes sans cou”, ou les “bras bâtons”. Cette naïveté gestuelle et graphique est vraiment surprenante à voir sur un mur ! :-)

Merci Marouk.

Je suis également très heureux de vous présenter « Pier » un projet assez fou que j’ai découvert cette semaine.

Ce lieu, cette pièce cachée sous une jetée, a été construit dans la ville suédoise de Malmo par un couple d’amis, Nils Petter Löfstedt et Erik Westman. Ces deux jeunes hommes ont décidé de créer une œuvre d’art tout à fait singulière. Entre janvier et mai 2009, ils ont construit une salle de séjour cachées dans une cavité sous une jetée. Au début, ils ont peint les murs, puis ils ont mis un nouveau plancher en bois, un banc, des lumières, une fenêtre et une porte. Ils ont passé ainsi six mois à travailler sur cette pièce afin de transformer l’espace froid, sal et perdu en un lieu chaleureux, un endroit tranquille pour y rester un peu…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Franches et honnêtes, je voulais attirer votre attention sur ces affiches qui proposent de dire leurs «quatres vérités» aux “je veux être” (comme le chantait IAM à l’époque :-)). Gabriel Von Satzger, au travers de ses images nous affirme, que, non, écrire du code ne fait pas de vous un développeur, avoir un appareil photo ne fait pas de vous un photographe, avoir des lunettes à grosse monture ne fait pas de vous un directeur artistique (je confirme!), et termine sur une vérité absolue… avoir un compte facebook ne fait pas que vous avez des amis.

Je vous invite à imaginer les autres possibilités comme “Regarder “Oui Chef” ne fait pas de vous un grand cuisinier”, “Posséder un Moleskine ne fait pas de vous un dessinateur”, “écrire sur un blog, ne fait pas de vous un journaliste” … ;-)

source

Et on termine notre revue de la semaine avec un WTF qui mélange des femmes et des bruits d’arme à feu. Je n’ai pas saisi la pensé profonde et philosophique qui se cache derrière, peut-être me l’expliquerez-vous ? ;-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

En guise de mot de la fin, je voulais vous remercier d’être toujours présents après cette trentaine d’épisodes, c’est toujours un plaisir d’écrire et de lire vos e-mails & vos commentaires. J’en profite également pour vous inviter, demain, à la conférence que je donne à l’Ecole Supérieure d’Art de Cambrai à partir de 14h ! Je vous propose aussi d’aller jeter un oeil à ce document sur “Pirat@ge”, un documentaire sur le piratage informatique (que j’ai vu hier soir) et qui sera diffusé prochainement sur France4 ! :-)

Bon week-end ! :-)

Geoffrey

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http://owni.fr/2011/03/25/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e12/feed/ 6
En attendant Assange http://owni.fr/2011/01/12/en-attendant-assange/ http://owni.fr/2011/01/12/en-attendant-assange/#comments Wed, 12 Jan 2011 10:05:47 +0000 Olivier Tesquet http://owni.fr/?p=42013 Loin du centre de Londres, au-delà des Docklands, de Greenwich et du Woolwich Ferry, le tribunal de Belmarsh est un bâtiment administratif on ne peut plus anonyme, situé à quelques encablures de la prison du même nom. C’est ici qu’est discuté le cas de Julian Assange. Devant la ferveur des journalistes, la justice britannique a préféré transférer l’affaire à cet endroit, pour mieux accueillir la foule des correspondants et autres caméras de télévision. Au total, pour l’audience préliminaire du 11 janvier, pas moins de 100 sièges ont été réservés pour la presse: 40 dans la salle 3, où se déroulent les débats, et 60 dans une annexe dévolue aux médias, un Algeco situé à l’extérieur du tribunal. Outre les journalistes britanniques, allemands, italiens ou suédois, une bonne centaine de photographes et cameramen se tiennent à l’entrée, stationnés depuis le petit jour sur la pelouse.

A 8h30, les premiers accrédités commencent à arriver. Un confrère de la BBC joue les guides, et tandis que la cafétéria du tribunal fait office de salle de rédaction, Mark Stephens, l’un des avocats d’Assange, teint rougeaud et costume hors d’âge (à son passage, certains persifleurs raillent son air “cockney”), multiplie les allers et venues, les bras chargés d’épais dossiers. Sur le programme récupéré au secrétariat général, on remarque que l’audience d’Assange n’est qu’un événement parmi d’autres de la journée. Rien d’anormal: il ne s’agit que d’un “case management”, soit un rebondissement intermédiaire sans grandes conséquences sur le déroulement de la procédure. Ce n’est pas aujourd’hui que la cour décidera de l’extradition du fondateur de WikiLeaks.

D’emblée, Geoff Robertson, le vétéran anglo-australien du barreau qui a récemment offert ses services à Assange, déplore les conditions de l’assignation à résidence de son client. Hébergé dans le manoir géorgien du Norfolk de Vaughan Smith (le journaliste-restaurateur-fondateur du Frontline Club, un réseau de journalistes d’investigation dont le quartier général est situé près de la gare de Paddington), Assange doit effectuer plusieurs heures de trajet en voiture pour venir aux audiences. Le matin du 11 janvier, il a quitté la vaste propriété de son hôte sur le coup de trois heures du matin.

Porteur d’un bracelet électronique, contraint de pointer tous les jours au commissariat, le grand Australien ne laisse pourtant échapper aucune émotion. Escorté par deux policiers en uniforme, il est venu s’asseoir sur une banquette au fond de la salle. Après avoir brièvement salué ceux venus le soutenir à travers la vitre qui le sépare du reste de l’assistance, il a écouté les délibérations, impavide. Pendant ce temps, dans la salle réservée au médias, les hauts-parleurs crachent les convocations d’autres procès, comme on expédie les affaires courantes. En une grosse quinzaine de minutes, les avocats d’Assange obtiennent qu’il puisse passer les nuits du 6 et du 7 février au Frontline Club. L’objectif? Être frais et dispos les 7 et 8, lorsque la cour statuera sur son extradition.

L’audience levée, Julian Assange et ses proches se dirigent vers une salle de conférence attenante à la cafétéria, emmenant dans leur sillage le cortège des journalistes. Mark Stephens va même jusqu’à s’improviser garde du corps quand un journaliste essaie de rentrer furtivement dans la pièce. “Fous le camp”, s’emporte-t-il. Derrière un hublot, la quinzaine de personnes qui assiste à la réunion discute pendant 30 bonnes minutes. Autour de la table, Jemima Khan, l’ex-confidente de Lady Di, qui a payé une partie de la caution pour faire libérer Assange. Elle a emmené avec elle sa belle-fille américaine, “pour lui faire vivre cette expérience”. En revanche, aucune trace de Kristin Hrafnsson, le porte-parole par intérim de WikiLeaks, qui n’a visiblement pas fait le déplacement.

En sortant de ce conciliabule, Assange donne l’accolade à son avocat en riant. Une fois dehors, l’allocution est brève, bien loin des sorties médiatiques des débuts, quand il dénonçait une “campagne de dénigrement” et parlait de complot contre sa personne. Quelques mètres plus loin, une micro-manifestation peine à se faire entendre. Parmi eux, un quadragénaire à dreadlocks cite Timothy McVeigh, le terroriste d’Oklahoma City, tandis qu’un Anonymous masqué cotoie les partisans de Ukip, le parti pour l’indépendance du Royaume-Uni. Drôle d’attelage. Assange ne les voit pas, ni ne les entend. Cette fois-ci, escorté par Mark Stephens et Jennifer Robinson (sa deuxième avocate britannique), il se contente de ces quelques mots.

WikiLeaks continue de travailler [...] et nous publierons de nouveaux documents.

Quelques jours après s’être adjoint les services de Borkowski, un leader anglais des relations publiques (qui compte Sony, Nissan et… Jean-Michel Jarre parmi ses clients), faut-il voir dans cette pondération une nouvelle stratégie de communication? Juste après avoir quitté les lieux, le cabinet de Stephens publiait sur son site la première mouture d’un document contestant les charges pesant contre Assange, “à la demande de [son client]” (PDF). En 35 pages et 99 points, l’équipe légale du visage de WikiLeaks tente de prendre de vitesse la justice suédoise, qui n’a toujours pas transmis de preuves au Royaume-Uni. La méthode a peut-être changé, mais chez Assange, la défiance a toujours droit de cité.

Illustration CC FLickR a.powers-fudyma, photos par Olivier Tesquet.

Retrouvez l’ensemble de notre travail éditorial et technologique sur WikiLeaks à cette adresse: http://wikileaks.owni.fr

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Vendredi c’est Graphism ! S01E07 http://owni.fr/2010/09/24/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s01e07/ http://owni.fr/2010/09/24/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s01e07/#comments Fri, 24 Sep 2010 06:30:25 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=29117 Ça y est, le vendredi tant attendu est arrivé et pour nous récompenser de notre semaine de travail (ou pour le jeudi de grève ;-) ) je vous propose comme chaque semaine, Vendredi c’est Graphism, l’actualité vue sous un œil graphique, typographique et design.  Cette semaine sera donc consacrée à la typographie et l’artisanat avec David A. Smith, mais également à Apple et son logo qui s’épure. On ira également gratter le ciel avec Fabiano Busdraghi puis faire un tour à Londres avec des Legos. On finira sur le site de l’exposition Monet et un bon WTF comme on les aime ;-)

On commence donc notre revue de la semaine avec David A. Smith qui est un personnage unique de par son talent et sa passion. Ce petit documentaire réalisé par Danny Coke présente le travail de David A. Smith qui réalise à la main et avec des machines assez impressionnantes (comme cette imprimante sur verre) des enseignes en tout genre. Pour cela, il utilise de la dorure, des miroirs, du verre et de bien beaux caractères typographiques. On pourra ainsi admirer sa technique et sa vision de l’artisanat au Royaume-Uni. Je doute qu’une telle qualité puisse être atteindre autrement que de façon artisanale :-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

David A Smith | filmé par Danny Cooke

source

On enchaîne ensuite avec quelques images dénichées sur le blog Scoopertino. Voici ce que pourrait être une diminution ou une évolution graphique du logo d’Apple. Si vous ne connaissez pas « Scoopertino », ce blog est un blog satirique sur ce qui se passe à Cupertino, et plus précisément, au siège d’Apple dans la Silicon Valley. Cette idée de logo est donc humoristique et décalée mais prenons le temps de l’observer quand même.

Cela fait de nombreuses années qu’Apple utilise le même logo, une pomme avec une feuille. Heureusement, Miyoko Yamada, un des rédacteurs de Scoopertino, propose du changement dans tout ça. Il a imaginé que Jony Ive (le monsieur design de chez Apple), décide d’épurer encore plus le logo pour être dans la tendance minimaliste de l’iPad & du dernier iPhone. On appréciera ainsi la tirade de Miyoko Yamada relatant avec humour « L’ancien logo était beaucoup trop compliqué… la feuille, la pomme, la pomme, la feuille… l’œil ne savait jamais où regarder ».

Sans titre 1 Un aperçu du (peut être) prochain logo dApple !

1381241217 Un aperçu du (peut être) prochain logo dApple !

5908646189 Un aperçu du (peut être) prochain logo dApple !

Une petit blague qui ferait également passer le slogan d’Apple de « Think different » à « Think dif™ »

source

Voici une série de photographies grand format (jusqu’à 10 mètres de large) de bâtiments dont les fenêtres deviennent un élément qui se répète à l’infini. Ce projet réalisé par Fabiano Busdraghi, il nous plonge dans une construction virtuelle de bâtiments qui n’existent pas dans le monde réel. On se retrouve ainsi avec des palais immenses, comme des tours de Babel, avec des milliers, parfois des dizaines de milliers de fenêtres. Pour information, l’artiste prend en photo les fenêtres des bâtiments une par une puis réalise son montage sur ordinateur, créant ainsi un gigantesque collage.

source

Allez, une petite vidéo qui a quelques mois déjà mais que j’ai eu le plaisir de recevoir par Anthony, lecteur de “Vendredi c’est Graphism” (première contribution!). Cette vidéo réalisée pour Lego et faite par Doran Temujin utilise des pièces de Legos pour représenter ce qui fait le charme de Londres. On se retrouve ainsi avec de belles et simples reproductions de boîtes aux lettres rouges, de bancs, de voitures, etc.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Le site de la semaine est tout simplement superbe. Réalisé tout en flash, ce site conçu pour l’exposition Monet au Grand Palais à Paris a été créé par l’agence Les 84. On y découvre ainsi un subtil mélange entre design, peinture, navigation, contenu, le tout de façon très poétique.

4631069554 Monet, le fabuleux site de la nuit...

6285370762 Monet, le fabuleux site de la nuit...

9608493651 Monet, le fabuleux site de la nuit...

7468396832 Monet, le fabuleux site de la nuit...

Et pour finir cette semaine de graphisme et de design, voici une vidéo très WTF et expérimentale. Intitulée “FREE DILDA”, cette vidéo me fait quand même un peu penser que sans Internet, nous n’aurions jamais eu la chance de voir tout ceci !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Et pour finir ce numéro de “Vendredi c’est Graphism”, je voulais vous dire un petit merci d’être toujours nombreux et vous inviter à m’envoyer un mail ou me twitter vos actus design, graphiques, vos films ou vos projets mais aussi vos WTF graphiques, vos idées, etc. ce sera avec plaisir :-) À la semaine prochaine et bon week-end !

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http://owni.fr/2010/09/24/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s01e07/feed/ 1