OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Découvrez “One & One” par Hiriz Band http://owni.fr/2011/08/04/decouvrez-one-one-par-hiriz-band/ http://owni.fr/2011/08/04/decouvrez-one-one-par-hiriz-band/#comments Thu, 04 Aug 2011 21:59:23 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=75342 Baco Mourchid aka Hiriz Band est un proche de la famille OWNI. Une sorte de cousin éloigné à dreadlocks, qui propose un reggae aux accents de chanson française. Étrange mélange portée la voix profonde de ce chanteur. Rencontre pour la sortie de son clip et de son nouvel album.

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Peux-tu nous décrire ton parcours musical en quelques mots ?

Ma deuxième naissance s’est produite à partir de l’âge de six ans, lorsque j’ai pris conscience de la musicalité qui environnait la place publique de mon village durant les cérémonies rituelles d’appels aux ancêtres, sous la forêt australe des iles de l’océan indien. L’instrument à cordes « gabusi » utilisé lors de ces cérémonies devient très vite mon premier compagnon d’airs musicaux. Ma croissance mélodique a démarré avec la guitare à l’âge de treize ans dans ce qu’on appelle les « bals poussières », dans les faubourgs de Mamoudzou à Mayotte.

À partir de là, les vents harmoniques m’ont poussé vers les horizons infinies de la musique. Du reggae dans le métro à l’âge de 18 ans, au jazz dans ma classe d’école de l’IMFP à Salon de Provence. Ma musicalité post-adolescence se forme cependant avec les potes en écoutant du Miles Davis à Bob Marley, en passant part ACDC, Police, Uzeb, Féla, Hendrix. Sans oublier les artistes français comme Gainsbar, Nougaro ou des groupes comme Sixun, les Negresses Vertes, et d’autres plus rock, comme Mano Negra, Noir Désir etc.….

Quelle est la comparaison et la classification artistique que tu détestes le plus concernant ta musique ?

Chaque musique produit une émotion différente. Chaque compositeur est habité par ses propres pulsations émotionnelles et ses expériences de vie qu’il partage ensuite avec les autres. Quant à la classification, je m’en fous ! Si quelqu’un veut se faire plaisir en me classant sur une grille, c’est son problème. Mais mon esprit n’a pas de frontière musicale. On m’a souvent classé dans la grille de la musique du monde ! Là dessus, je ne suis pas contre le sens du terme, je suis plutôt opposé à l’interprétation qu’on donne aux mots. Permets-moi de m’expliquer. D’après ce qu’on constate, le fond de ce mot s’entend plus facilement sous le sens d’une exposition des musiques folkloriques inexplorées des minorités visibles du monde. Ou sous l’étiquette commerciale identifiant les musiques venant du sud du monde. Vu mon monde et le monde du peuple de la terre, à mon avis, ce terme ne peux prendre son sens que si l’on met dans le package l’ensemble stylistiques de nos musiques.
L’humanité héritera alors d’un patrimoine musical, universel qu’on appellerait, au pluriel « Musiques du monde ». Sinon le sens de ce terme résulterait à une sorte de ghettoïsation et d’exclusion de l’une des deux parties, de ce monde qui est le notre. En plus, cela laisse supposer que les autres c’est le monde et le reste, des Martiens.
Sans vouloir cependant dévaloriser les nombreux travaux qui ont été effectués pour exposer les musiques traditionnelles ou folkloriques de nombreux pays du sud et d’ailleurs, sur les scènes occidentales.

C’est pourquoi ma musique reflète le vécu musical de mon enfance forestière, mon adolescence urbaine et ma maturité terrestre. Elle est forcément née de cet ensemble qui me ressemble. Par conséquent, elle ne peut pas encore être classifiable. Exactement comme le monde d’aujourd’hui.

Quels sont les artistes que tu écoutes ces temps-ci ?

A part les classiques habituels, j’avoue que comme tout le monde, je navigue sous l’ère de l’internet en faisant halte sur les musiques les plus innovantes, celles qui me stimulent ou celles qui m’interpellent, parmi les multitudes circulant sur la toile.

Que penses-tu de la scène française actuelle ?

Rien ! Ou peut être beaucoup trop de choses ! Mais je suppose qu’on ne va pas passer tout le temps de l’interview à parler que de ça ! Parce qu’il nous faudrait au minimum ce temps pour déblayer la question. Et surtout, je ne souhaite pas foutre le pessimisme ou le blues à ceux qui continuent à entreprendre pour que la musique dans son ensemble puisse s’exprimer sur les scènes françaises.

Tu parlais d’Internet, est-ce que Facebook, par exemple, est important pour toi d’un point de vue professionnel ?

Je ne sais pas trop ! Je pense tout simplement qu’on est à l’aube d’une conception civilisationnelle. Tous ces réseaux sociaux font partis certainement des outils de la fondation de cette nouvelle façon de faire, de cette nouvelle façon de penser la musique et sa diffusion.

Le jeu des réseaux sociaux t’amuse-t-il ? Penses-tu qu’un artiste puisse tout de même s’en sortir sans ces outils ?

Ça m’amuse quand c’est marrant! Autrement je vais à l’essentiel. Et je ne pense pas qu’un artiste puisse échapper au pouvoir des réseaux même s’il possède les moyens d’exploiter les médias.

Quelle est ta principale source de revenus aujourd’hui ? Penses-tu qu’ un artiste puisse vivre uniquement de la vente de ses enregistrements ?

Je navigue entre le son et la musique. Vivre uniquement de la vente de ses enregistrements ? Oui, peut être si on est chez Universal ! Et encore…  Après tout, tout est possible.

Cloud, abonnement, pub, achat à l’acte…selon toi, l’un de ces modèles sera-t-il le standard de l’industrie musicale de demain ?

Je suis encore trop jeune pour avoir cette vision et il est trop tôt pour voir au loin. Il ne fait jamais assez clair à l’aube pour qu’on puisse bien distinguer ce qui se trouve à l’horizon.

Tu viens de sortir un clip, qu’en attends-tu ?

Rien d’autre que le maximum de bienfaits pour tous ceux qui vont le regarder et à ceux qui ont contribué à le faire exister, artistes comme entrepreneurs.

Des projets pour la suite ?

Sillonner les scènes et partager mes émotions avec les humains.

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Crédits photos : Delphine CALVET

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Découvrez “Young World” par No Surrender http://owni.fr/2011/07/26/decouvrez-young-world-par-no-surrender/ http://owni.fr/2011/07/26/decouvrez-young-world-par-no-surrender/#comments Tue, 26 Jul 2011 15:30:17 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=74537 Lorsque “Medicine Babies” arrive entre nos mains, il est difficile de décider quel titre sera un hit. Chaque morceau de cet opus est excellent et a un potentiel certain. Comment l’équipe a-t-elle construit un album qui s’écoute à la maison aussi bien qu’en club ?

A la première écoute : de l’éléctro. Puis arrive “Got to get it” dont la tendance “dirty” et “south” est surprenante mais irrévocablement stimulante. “Medicine Babies” est produit pour une grande partie par Constanza Francavilla (Massive Attack) et une autre par l’équipe Européenne Radioclit (M.I.A, Santigold) et il ne fait aucun doute, nous ne sommes pas seuls à être subjugués par le trio.

Cet album est d’un éclectisme savoureux, extrêmement bien équilibré. Il est actuellement “in” et fera sans doute sens dans 10 ans. Un album intemporel d’une qualité rarissime dont la performance live est aussi léchée que la version album. C’est un plaisir de pouvoir vous offrir aujourd’hui un de leur titre car c’est leur notoriété ira en grandissant. No Surrender, c’est l’histoire de trois “vocalists” que nous avons eu l’honneur de rencontrer lors de leur première date parisienne au Social Club. Nous sommes frappés par la créativité et l’intelligence stratégique du groupe.

Poètes dans l’âme

Jamal, aka Seraphim, a été élevé aux Antilles, à St Thomas dans les îles Vierges. C’est alors l’âge d’or du hip-hop, ses idoles sont Public Ennemy, Big Dady Kane….

C’était une musique très inspirante pour nous, jeunes et blacks et ça faisait beaucoup de sens pour notre génération. La musique était aussi une grande partie de la culture caribéenne où j’ai grandi. Et j’ai toujours été dans la musique.

Il commence à sérieusement s’y mettre quand il arrive au lycée et s’installe définitivement à New York – où il est né – à 18 ans. Il rencontre Gnomad à l’université et enregistre alors son tout premier son avec lui, 10 ans avant No Surrender. À la fin des années 80, début des années 90, le hip-hop devient plus superficiel et Seraphim regrette la perte d’intention du hip-hop qui s’éloigne de sa fonction originelle. Le hip-hop ne donne plus l’espoir qu’il donnait avant.

“Les gens ont trop vite oublié qu’avant le hip-hop, les Afro-américains n’avaient pas de place dans la culture américaine. Bref, le hip-hop a dérivé et c’est là que j’ai commencé à me diriger vers des scènes plus “poétiques”, underground. J’ai alors commencé à fréquenter des artistes d’univers très différents. Certains avaient un parcours classique, d’autres rock, des comédiens… mais le hip-hop c’était tout de même une ligne directrice commune entre toutes ces personnes. C’est là que j’ai développé une nouvelle façon de chanter et ça ne m’a plus jamais quitté.”

Gnomad, lui, ne voulait pas prendre les leçons de musique auxquelles sa mère l’avait inscrit. Il a donc toujours écrit des poèmes.

“Dans le Queens où j’ai grandi, c’était soit tu joues au basket, soit tu freestyle ou tu fais les deux. Je n’aimais pas le basket donc j’ai fait du freestyle. Avant d’arriver a l’université, j’étais déjà en train de me promener à longueur de journée avec une boombox en train de freestyler tout le temps. Je n’allais pas en classe, je passais ma vie à freestyler puis j’ai commencé à fréquenter les scènes ouvertes de New York. Puis, j’ai passé un semestre à Londres. J’ai rencontré des amis avec qui j’ai fait de la musique tout l’été et je ne voulais plus rentrer. Mais j’ai été obligé et en revenant j’ai arrêté l’école. J’ai alors commencé à traîner et à rencontrer pleins de musiciens. Jordan McClean, un des premiers avec qui j’ai travaillé, a fini avec Antibalas et Fela Kuti. Au début pour moi, c’était donc plutôt du free-jazz et slam.”

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Eddie Steeples a grandi au Texas dans un environnement très religieux. Il se cachait pour regarder MTV ou écouter des radios plus funky. Ce manque l’a surement mené à être plus curieux et plus avide de sons qu’un autre. Il a commencé par écrire des poèmes religieux :

J’avais peur de Dieu et j’ai donc commencé à écrire pour lui. Une fois que je me suis sorti de toute cette confusion, je me suis dirigé plus vers des sujets sociaux, politiques. J’ai rencontre Gnomad à New York, devant l’endroit où il aimait rapper/slammer et j’adorais ce qu’il faisait, disait. On a commencé à parler et il m’a encouragé à venir tchatcher.

No Surrender

Seraphim explique en riant :

J’avais déjà travaillé avec Gnomad à plusieurs reprises. J’avais fait le tour de ce que je voulais expérimenter et je me voyais bien lancer une sorte de nouveau ‘Public Ennemy’. ça ne s’est finalement pas vraiment goupillé comme ça mais j’aimais beaucoup ce que Gnomad faisait et je lui ai donc parlé de ce projet. J’ai alors acheté un sampler de seconde main que je ne savais pas utiliser. Donc on a plutôt commencé à faire de la musique abstraite !

“Medicine Babies” est leur 4ème album officiel. Après le dernier EP, ils ont fait une petite pause et ont commencé à écouter beaucoup de musique electro, française notamment. De là vient leur envie de faire de la musique moins underground, qui touchait plus de gens. S’en suit une période où “Mezzanine” de Massive Attack les obsède, ce qu’ils ont pris pour un chemin à suivre.

J’étais a une fête chez Santigold, il y a quelques années, avec les gars de Radioclit et j’y ai rencontré Freack Nasty qui est un Heavybass DJ. Il se trouve qu’il était ami avec Costanza Francavilla qui a produit la moitié de “Medicine Babies”. Elle avait un parcours similaire au mien et nous étions d’accord sur beaucoup de choses. Je savais dans quelle direction je voulais aller mais ne savais pas vraiment comment y aller et il était temps de prendre du recul par rapport au hip-hop. Le hip-hop d’aujourd’hui ne ressemble en rien à ce que je voulais faire. Nous voulions construire un album qui voulait dire quelque chose, un album qui voudra toujours dire quelque chose dans 5 ans.

C’est en effet surprenant que vous parliez tant de votre background hip-hop quand pour nous, cet album n’est pas hip-hop.

Seraphim : En effet, pour moi, ce n’est pas du tout un album hip-hop. À mes yeux, c’est en fait un album d’amour. Ce sont nos racines mais ce n’est pas la couleur de l’album.

Alors pourquoi avoir choisi “Give it Up” comme premier single, qui ne représente donc pas vraiment la couleur générale de l’album ?

Et bien, on ne voulait pas totalement réfuter nos racines et puis il y a tout de même deux ou trois titres qui ont cette tendance. Aussi, généralement, le hip-hop est construit avec des samples, pas le nôtre. En grandissant, on commence à vouloir faire sa propre musique. J’ai eu besoin de faire quelque chose de plus “challenging”, quelque chose qui nous ressemble plus.

Chaque titre de cet album peut être un tube mais l’album est très cohérent dans son ensemble. Est-ce que c’est intentionnel ou c’est un peu du hasard ?

S : Un peu des deux. J’ai toujours été en club, depuis que j’ai 16 ans, dance music et club music ont toujours fait partie de ma vie et je pense qu’au moment où notre groupe est devenu un peu trop black militant, ce n’était pas vraiment en phase avec la réalité. Nous sommes des êtres humains comme les autres, on fait des bêtises, on sort. On voulait faire un album humain, qui puisse atteindre un maximum de personnes, donc une partie de notre stratégie a été de réfléchir comment nous pouvions faire passer notre message sans pour autant inonder les gens avec trop d’informations.

G: Je pense aussi que, comme tu le disais Seraphim, nous avons beaucoup joué et il arrive un moment où on ne peut plus seulement se préoccuper de ce que toi tu veux faire mais aussi de ceux qui t’écoutent et la manière dont ils veulent l’entendre. Donc on a vraiment abordé cet album par le live, pour que les gens puissent danser et s’amuser sans pour autant tomber dans l’absurdité.

Comment avez-vous choisi de vous entourer professionnellement ?

S : Je pense que nous sommes dans une période très excitante au niveau du business. Les majors sont toujours très puissantes car elles ont les moyens financiers mais l’accès aux publics n’est plus quelque chose qui leur est réservé. Tout le monde a désormais accès à une base de fans et à un système de distribution. Par contre, la concurrence est monumentale car faire de la musique est plus facile. Je connais pas mal de gens qui, le temps qu’on passe ici à discuter, auraient déjà produits 4 ou 5 beats a l’étage. Donc la compétition est rude. Il y a tellement de musiques qui sortent chaque jour. Tu peux écrire quelques mots et trouver un musicien très facilement qui les mettra en musique. Aussi, un artiste peux connaitre un succès grandiose et disparaitre aussi vite.

Ayant conscience de tout ça, on a monté une équipe très indépendante, flexible, adaptable, très DIY sauf qu’on sait qu’on ne peut pas être DIY dans le sens strict du terme. DIY, ça ne veut rien dire. Les gens disent qu’ils le sont pourtant, ils ont des publicistes, des éditeurs, des agents…

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C’est facile de sortir sa musique et c’est aussi facile de se perdre dans le tout. Ce qui importe pour nous, c’est de travailler avec des gens intelligents, qui comprennent la nouvelle industrie. Des gens qui comprennent qu’il va falloir donner un peu de notre musique par exemple.

La plupart des gens sont perturbés à cette idée mais la compréhension de ce genre de mécanismes est essentielle. C’est aussi très important d’avoir des gens passionnés par ta musique et qui savent comment la travailler.

Comment pensez-vous faire des bénéfices ?

Licensing, synch et Live. Ce sont des usages auxquels on pense pendant la production. Certains artistes, jeunes, disent que tout ce qui compte c’est la musique mais je n’ai jamais vu un musicien qui ne veuille pas être entendu, un acteur qui ne veuille pas être vu, un peintre qui ne veuille pas être apprécié.

Nous sommes très conscient de ce qu’on a fait. On ne sort pas de nulle part et nos productions ont aussi un objectif commercial, c’est certain.

Être intelligent c’est comprendre que la synchronisation nous rapportera plus que la vente d’album, que tourner est un élément essentiel pour être vu et reconnu.

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Découvrez “Earthquake” par This Is The Kit (Plaisir de France Remix) http://owni.fr/2011/07/14/decouvrez-earthquake-par-this-is-the-kit/ http://owni.fr/2011/07/14/decouvrez-earthquake-par-this-is-the-kit/#comments Thu, 14 Jul 2011 17:34:55 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=73540 Au bon moment au bon endroit, un instinct sans faille, Kate Stables aka This Is The Kit comptabilise déjà deux opus dont le premier, “Krülle Bol”, sorti chez Wooden Spoons est produit par John Parish lui-même. Fin 2010, c’est au tour de “Wriggle out the Wrestless” d’où est extrait “Earthquake”.

Kate Stables, cette petite voix légère venu de Winchester, installée à Paris, est souvent classée dans la folk. Pourtant, ses influences revendiquées et nombreuses dans son œuvre, nous empêche d’en faire de même. Elle a beaucoup “d’amis” musicaux, elle multiplie les collaborations et encourage le remix. Passionnée pour le concept de création et persuadée “qu’on est meilleur à plusieurs”,  elle a même fait contribuer ses fans à certains de ses textes, notamment sous licence Creative Commons By-SA.

Quelle a été ta meilleure collaboration musicale et business ?

C’était assez sympathique de faire des choses avec le groupe Soy Un Caballo quand ils sont venus. Des musiciens très motivés et très talentueux. C’est aussi toujours très stimulant de travailler avec Rozi Plain et Rachael Dadd. Mais en y repensant, la meilleure collaboration artistique et business que j’ai pu vivre a été la longue relation de travail que j’ai avec Jesse D. Vernon des Morningstar. Il a fini par être dans le groupe et nous travaillons ensemble depuis plus de 6 ans. C’est très rare de pouvoir gérer avec la même personne les affaires et l’organisation en plus de pouvoir créer de la musique ensemble.

Quelles sont les collaborations artistiques que tu aimerais concrétiser et quelles sont tes influences musicales ?

La liste est longue ! J’aime les chanteurs/interprètes. J’adorerais pouvoir chanter avec Alastair Roberts, Boris Gronemberger des V.O., Busta Rhymes, Guy Garvey, Beyonce… Pour mes influences musicales, ça dépend de la semaine et de la période de ma vie. En ce moment, c’est plutôt Michael Hurley, mes parents, les Wu Tang Clan, JD Sallinger, Les Velvet Underground, Fridge et Herman Melville.

Est-ce que vous gérez votre business seuls ? Vous considérez-vous comme des artistes DIY ?

Oui. Nous gérons la plupart des choses nous-même. Nous avons eu assez de chance pour rencontrer des personnes spécialisées qui peuvent prendre en main certaines tâches précises mais sinon, nous nous occupons du reste tout seuls. Jesse est en fait celui qui centralise et supervise nos affaires.

Est-ce que signer dans une major est le but ultime pour vous? Ou préférerez rester indépendants?

Signer n’est pas notre but. Mais je pense que si l’opportunité se présentait et que les conditions – on est plutôt difficiles sur les conditions – étaient acceptables, on n’hésiterait pas. Si signer dans une major était synonyme de support financier et de conseils en affaires…

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Comment Internet vous aide à développer votre carrière et qu’est ce que, toi, tu n’aimes pas avec les nouvelles technologies d’information et de communication ?

Internet est assez crucial pour notre activité. Nous sommes obligés de rester à la page face à la rapide évolution des communautés musicales et l’industrie. C’est très important de pouvoir tenir les gens au courant de nos activités mais c’est un vrai calvaire de devoir sans cesse mettre à jour des informations sur dix plateformes différentes. Ça prend énormément de temps et c’est très facile de manquer quelque chose.

Pensez-vous qu’Internet va changer l’industrie de la musique et si oui comment ?

Je pense que l’industrie de la musique comme toutes les industries sont en constante évolution et cela ne changera pas. Les choses deviennent cependant plus rapides et de plus en plus basées autour de l’image et du style. En même temps, pour contrer la production de masse et la vitesse, il semble que les gens soient de plus en plus inspirés par les méthodes DIY et les marchés de plus petite taille. Je pense que les choses ne cesseront d’évoluer.

Quelle est votre source majeure de revenus aujourd’hui ?

La vente d’album sur les tournées. Les concerts couvrent généralement les frais de tournée donc si on vend des albums, c’est du plus, c’est bien. On reçoit aussi un peu de droits d’auteur par PRS, une société de gestion collective en Grande Bretagne, et il arrive parfois que quelqu’un utilise un titre pour la BO d’un film. Il nous arrive aussi parfois de faire des workshops si on nous le demande. En fait, ce que j’aurais du dire, c’est que nous n’avons pas qu’une unique source majeure de revenus, c’est plutôt comme un puzzle, on additionne des petits bouts par ci par là.

En quel business model crois-tu le plus aujourd’hui ?

Je ne peux pas parler pour tout le monde et tous les styles de musique mais je crois beaucoup aux coopératives et à l’entraide.

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Crédits photos tous droits réservés : LJ Hopkinson

Interview réalisée et traduite par : Lara Beswick

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Découvrez “Kanou” by Fatoumata Diawara http://owni.fr/2011/07/06/decou-vrez-kanou-by-fatoumata-diawara/ http://owni.fr/2011/07/06/decou-vrez-kanou-by-fatoumata-diawara/#comments Wed, 06 Jul 2011 15:09:01 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=72909 Quand elle évoque son projet personnel, elle parle de musique et de chant. Elle parle de jouer quand elle évoque les rôles qui lui ont été confiés. Fatoumata est considérée comme une artiste émergente. Pourtant sa carrière scénique est déjà bien remplie.

D’abord comédienne et actrice, elle est repérée en 1996 par le grand cinéaste Cheick Oumar Sissoko qui l’engage dans le film La Genèse (prix Un certain regard à Cannes). Elle enchaîne ensuite sur Sia : le rêve du Python (Prix spécial du jury au Fespaco) et deux ans plus tard, à Paris, elle travaille sur l’adaptation de Jean-Louis Sagot Duvauroux de la pièce Antigone.

En 2002, sa vie de femme et d’artiste prend un nouveau tournant quand elle répond à une offre pour intégrer la plus grande compagnie de théâtre de rue au monde, Royal de Luxe. Elle est engagée sur-le-champ et devient la chanteuse de la troupe. En mai 2007, elle sera appelée à interpréter le rôle de Karaba dans la comédie musicale Kirikou et Karaba. S’ensuivent une multitude de rencontres qui lui donneront l’opportunité de participer aux projets d’illustres artistes tels Dee Dee Bridgewater, Herbie Hancock, Hank Jones ou encore Cheik Tidiane Seick.

C’est alors qu’elle décide de travailler sur un projet musical qui sera le sien. Aujourd’hui, après de longues années de travail et de réflexion, Fatoumata nous offre un EP de musique traditionnelle africaine teintée d’influences jazz et blues, calme mais dansant. Le tout en touchant des sujets graves avec un charme et une douceur parfois déstabilisants.

Lors de notre rencontre avec Fatoumata Diawara, nous découvrons une femme au charisme imposant qui prend le temps de s’exprimer en choisissant chaque mot.

Une artiste émergente déjà très expérimentée

“Kanou” est ton premier EP en studio, combien de temps as-tu mis pour l’enregistrer ?

Depuis 2006, je me rends régulièrement au studio pour enregistrer. Mon producteur Nick Gold a donc récupéré tout le matériel pour faire des arrangements, des mix. Comme ce sont des enregistrements voix/guitare, il fallait ajouter quelques basses, percus, piano…

Sorties le 9 mai 2011, 5 ans donc après avoir commencé à travailler, est-ce que tes compositions te semblaient toujours d’actualité ? Quel effet ça fait de sortir cet EP que tu as mis si longtemps à réaliser ?

J’étais très contente avec mes compos et ça fait du bien de l’avoir sorti. J’avais un peu l’habitude, ayant déjà participé à plusieurs enregistrements pour d’autres artistes dont celui de Dee Dee Bridgewater, Oumou Sangaré ou Polirytmo. Mais c’est vrai que c’est différent quand il s’agit de son propre album.

Entre la scène et le studio, qu’est-ce que tu préfères ?

Je n’ai pas de préférence, ce sont deux énergies très différentes. La seule chose, c’est que j’ai toujours joué des rôles très sévères, très durs sur scène, toujours des rôles dramatiques, jusqu’à Karaba dans Kirikou et Karaba. Depuis l’Afrique, j’ai toujours joué des rôles de jeunes filles violées, battues, maltraitées. Karaba est le comble de la jeune femme malheureuse, violée et battue. Aussi, quand je chante, c’est une autre façade de moi, c’est plutôt moi en fait, je n’interprète pas un autre personnage. Là, je suis en phase avec mon âme et je m’impose. J’ai mis du temps à sortir ce projet parce que ça prend du temps de trouver son style, son genre, sa voix et être à l’aise.

Le travail d’interprète est différent de celui d’auteur-compositeur. Est-ce plus difficile à assumer ?

Assumer de sortir un album n’est pas difficile, c’est s’imposer finalement qui l’est. Tu décides que ce que tu as écrit dans l’intimité, ce que tu as écrit seule, avec tes réflexions, tes moments de solitude, tu le partages avec le monde. C’est ça la petite différence. C’est ça la sensation qui est inexplicable. C’est que tu t’imposes, que tu signes un contrat, que tu acceptes de rencontrer le monde. C’est une forme de générosité qui est énorme mais il faut être forte, il faut être capable de l’assumer, d’accepter les critiques. Il ne faut pas s’attendre aux retours, il faut donner.

L’album qui va suivre cet EP et qui sortira en septembre raconte-t-il une histoire ?

Pas vraiment une seule histoire. Ça raconte le parcours d’une jeune fille africaine, qui a décidé d’être une femme, de faire sa vie, qui a décidé d’être libre, de vivre de ses choix, de prendre des risques, de comprendre et d’apprendre la vie telle qu’elle est, à l’état brut sans que les gens te disent ce que tu dois faire et de comprendre la vie par toi-même. Donc c’est plutôt moi et, comme j’ai 29 ans, ça raconte mon parcours, ce chemin-là. Il reste plein de choses à découvrir encore, plein d’histoires à vivre. Cet album c’est le goût de mes expériences.

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Pourquoi venir à Paris ?

La compagnie Royal de Luxe est venue me chercher au Mali. J’ai tourné avec eux pendant 6 ans, jusqu’en 2008. Sur douze mois, je restais en tournée onze mois, et le retour se faisait sur Paris. A peine débarqués à Paris, il fallait qu’on prépare le prochain départ, les passeports, les visas pour aller en Corée, au Chili. On voyageait partout. Mais faire un aller-retour à Bamako, en ayant à peine le temps de voir sa famille, c’est très douloureux : tu n’as pas le temps de digérer ce que tu as vécu, ni d’assimiler ce que tu as appris. J’étais la chanteuse et la musique m’attirait de plus en plus. Paris m’a donc intéressé pour ça, j’ai pu adapter mon chant traditionnel à la guitare et avoir d’autres influences dans la musique.

“Mes chansons sont un signe de générosité”

Aimerais-tu retourner en Afrique ?

Je prépare mon retour comme beaucoup d’artistes. Mais on est des “enfants du monde” quand on est artiste. Ton pays t’a vu naître mais le monde t’appelle et tu es censé partir tout le temps. Je pense que je n’ai pas de terre fixe et que le Mali est un lieu ou je peux vivre comme aux Etats-Unis ou en France. Pour un artiste, les frontières ne sont qu’un rêve, ça n’existe pas. Tu passes un bout de temps partout mais tu n’es nulle part.

Quelles sont les collaborations que tu rêves de faire ?

Je trouve intéressant de collaborer avec d’autres en général mais tu ne trouves la collaboration intéressante qu’une fois qu’elle est terminée. Mon rêve ne tient pas dans une collaboration. C’est de partager ma musique avec un maximum de monde, de rencontrer un maximum de gens avec ma musique, d’aller à la conquête de la vie en fait. Mes chansons sont un signe de générosité.

Je sais aussi qu’il y a des rêves qui vont arriver sans que je les ai demandés. Par exemple, je ne m’attendais pas à la rencontre avec Herbie Hanckok. Je n’avais pas encore fait d’album. Celle avec Dee Dee BridgeWater non plus. Pourtant je n’avais toujours pas d’album et j’avais 29 ans seulement. Pour moi, si je devais rêver, je me bloquerais et je ne verrais pas d’autres opportunités. Je préfère être innocente et que les rêves viennent à moi, qu’ils me surprennent.

“Je préfère faire confiance aux gens qui savent faire”

Comment as-tu choisi de t’entourer professionnellement ?

Je fais avec la situation actuelle. Nous avons besoin de gens comme mon attaché de presse web, Worldcircuit et Universal, nous sommes complémentaires. Nous avons besoins d’eux et eux ont besoins de musique. J’ai d’abord trouvé mon producteur qui m’a fait signer chez Worldcircuit et je crois bien que c’est la première fois que Worldcircuit travaille avec des experts du web. J’attends de voir ce que va m’apporter tout ça. Je suis très confiante.

Tout s’est fait très naturellement, Nick a écouté ce que j’ai fait, il a aimé. Il m’a rencontré vraiment avec le projet “Imagine” de Herbie Hancock, son dernier projet, j’étais venue pour soutenir Oumou Sangaré et là, le producteur a vraiment eu l’occasion d’entendre ma voix. Le grain, ce que je suis. A partir de là, on a décidé de collaborer ensemble. C’est vrai que j’aurais pu décider de seulement donner l’édition, ou seulement la production, ou l’ensemble, mais je pense que je suis “trop artiste” pour pouvoir dire : “je donne mes éditions là-bas et je fais ma production…”. Je préfère faire confiance aux gens qui savent faire. Je veux continuer à composer et à écrire, me concentrer sur l’artistique, me protéger de beaucoup de choses. Et le business en fait partie. Donc pour cela, je préfère laisser les professionnels travailler sur internet. Je pourrais m’y mettre, à Twitter et tout, c’est fait pour être accessible à tout le monde.

Que penses-tu des bouleversements dus à Internet ?

Pour l’instant je pense qu’il faut laisser faire le temps. Ça paraît négatif mais ça ne l’est pas tant que ça. Cet EP par exemple, vous ne le verrez que sur Internet. Vous ne trouverez pas le disque en magasin, cette photo, vous ne pourrez pas la tenir entre vos mains.

Je crois que ça peut être bénéfique mais il faut comprendre. J’avoue ne pas passer beaucoup de temps sur internet, je n’ai pas de comptes sociaux personnels, je préfère prendre le temps pour apprendre la guitare, ça ne fait que 4 ans que je joue et ça me demande beaucoup de temps. Parce que jouer c’est une chose mais chanter en plus, devant des scènes énormes, c’est un travail qui se prépare en dix ans. Moi, j’ai décidé de le faire en deux ans et j’étais sur scène après un an et demi. Apprendre ça m’empêche d’aller sur Internet comme il le faudrait, mais il y a des gens dans ma maison de disques, mon attaché de presse web entre autres, qui sont là pour aider les artistes à pouvoir profiter de ce système. Chacun son travail, on ne peut pas tout faire.

Aujourd’hui, il y a Facebook, Twitter. Demain il y en aura d’autres. Au début, je me suis intéressée à Myspace puis, Facebook et Twitter sont arrivés et je me suis dit que ça n’allait jamais s’arrêter. Aussi, quand tu es une personne publique et que les gens savent que tu es connectée, tu es plus sollicitée que les autres. Quand tu as une petite fanbase, que tu te connectes, ça peut donner lieu à des heures et des heures de communication. Pour nous c’est bien mais à condition d’être aidé, pas quand c’est fait par nous-même sinon on n’a plus le temps de travailler. Et c’est dommage.

Retrouvez Fatoumata Diawara sur : facebook; myspace; twitter

Retrouvez Fatoumata Diawara sur scène le 15 Juillet au Cabaret Sauvage.

Crédits photos : Youri Lenquette

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Découvrez “Unbeatable” by GaBLé http://owni.fr/2011/06/28/decouvrez-unbeatable-by-gable/ http://owni.fr/2011/06/28/decouvrez-unbeatable-by-gable/#comments Tue, 28 Jun 2011 20:44:40 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=72053 GaBLé est adepte du fait main et fait maison. Leurs trois premiers albums autoproduits aux jolis artworks artisanaux, sont passés de main en main jusqu’à échouer entre celles de l’audacieux label britannique Loaf. En 2010, dans le bric à brac de leur maison d’enregistrement, home sweet home de la bidouille, Gaëlle, Mathieu et Thomas ont expérimenté pour fignoler et enregistrer leur nouvel album CuTe HoRSe CuT. Le tout paarmi un bestiaire fabuleux d’instruments, tous aussi bancals que géniaux: toy piano, accordéon, banjo, guitare, orgue Bontempi, synthé Farfisa, timbales…

Pop expérimentale

Le troisième album des normands est sorti le 22 mars 2011. Cute horse Cut connaît déjà un certain succès auprès des médias. S’ils peinent à cerner et classer ce projet, ils adhèrent à la science et au jeu que proposent ses auteurs. Adeptes du bricolage et de l’absurde, les “deux batteurs qui décident de jouer de la guitare” et la “fille qui a appris à jouer du clavier en collant des gommettes de couleur sur les touches”, comme ils se décrivent eux-mêmes, nous offrent un savant mélange de sons “faits maisons” organisés de manière ludique. Entrer dans l’univers GaBLé, c’est un peu comme entrer dans une cour de récré : le jeu et la curiosité en sont les maîtres mots. Surprenant mais non moins amusant, expérimental mais agréable à l’oreille, le monde de GaBLé, bien léché, reste néanmoins libre de tout format conventionnel.

The Drone :

Si le son est plus clean qu’aux débuts, GaBLé fait toujours dans le bizarre faussement naïf et véritablement érudit.

Distance des conventions qui s’expriment par différents biais, et notamment sur scène, où la présence massive des deux garçons est joliment contrebalancée par la fausse fragilité de Gaëlle.

Folklore x Punk

On perçoit également chez les membres de GaBLé un touchant attachement aux cultures locales. L’influence des traditions musicales nordiques ou celtiques est palpable dans cette musique aux consonances parfois psychédéliques. Si les membres du groupe ne sont pas dotés d’une maîtrise en musicologie, chant, chorale, brassband et riffs celtiques sont régulièrement appelés à la rescousse pour équilibrer  les énergies punk et foutraques dans lesquelles semblent s’accomplir le leader.

Pour l’histoire, les premiers Brass Bands sont créés dans les villes de tradition minière du nord de l’Angleterre dans les années 1850. La culture chorale, qui a plus ou moins été disparue pendant la révolution française, est restée une spécificité britannique qui a continué à influencer le nord de la France et dont s’imprègne vraisemblablement GaBLé, en adoptant une vision plus proche de Locke le rationnel que de Beaumarchais le romantique.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Les sessions chœurs et les reprises de folklore sont souvent introduites par un fameux bordel dans l’œuvre de GaBLé. En proposant des titres d’une minute trente, ils se foutent des conventions et du format radio de trois minutes. Punk inside, le groupe aux sonorités un peu “bizarres” a signé avec le label anglais Loaf, maison d’hôte de Extra Life, Ben Butler & Mousepad ou encore Seeland.

Un groupe résolument français mais dont la musique a dû s’expatrier avant d’être reconnue et dont l’essor et le succès reviendra encore une fois aux… Anglais.

GaBLé en tournée

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Découvrez “Planète sauvage” by The Konki Duet http://owni.fr/2011/06/20/decouvrez-planete-sauvage-by-the-konki-duet/ http://owni.fr/2011/06/20/decouvrez-planete-sauvage-by-the-konki-duet/#comments Mon, 20 Jun 2011 17:19:12 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=70880 Formé en 2002 par Zoé Wolf et Kumi Okamoto, The Konki Duet s’illustre avec un premier morceau, «In The Trees», remarqué sur la fameuse compilation «Toxic Girls!» (Tsunami-Addiction) puis sur «Active Suspension vs. Clapping Music» (2003).

Très vite rejointes par Tamara Goukassova au violon, les filles ne changent pas pour autant de patronyme et sortent l’année suivante leur premier album, «Il Fait Tout Gris». Il s’attire les faveurs de la presse spécialisée qui fait l’éloge de leur pop minimaliste et onirique. S’ensuivent de nombreux concerts et tournées, en France, Italie, Belgique ainsi qu’à Taïwan où l’album sort en licence. 2006 est l’année du deuxième album «Mountain Mouton», enregistré par Fabrice Laureau (Yann Tiersen, Dominique A, Françoise Breut, NLF3…) dans une tonalité plus rock et nerveuse, qui leur permet de conquérir un public plus vaste et de repartir en tournée (France, Espagne, Portugal, Suède, Danemark…).

Puis les filles marquent une pause pendant laquelle elles se consacrent à diverses collaborations et projets personnels, dont l’album solo de Kumi (judicieusement rebaptisée Kumisolo pour l’occasion), «My Love For You Is A Cheap Pop Song».

2009 voit le retour scénique et discographique de The Konki Duet, avec une tournée française et la parution d’un nouveau mini album vinyle partagé avec Suzanne The Man («Ensemble EP» chez BS records). Cet enregistrement est l’occasion d’une première collaboration avec le réalisateur Stéphane Laporte (alias Domotic). Il réalise, enregistre et mixe leur troisième album que nous vous présentons aujourd’hui : “Let’s Bonnapetons“.


Quelle est l’histoire de The Konki Duet ? Comment vous êtes-vous trouvées pour concevoir le groupe ?

T. Kumi arrivait du Japon, moi je revenais des États-Unis, Zoé en avait marre de faire les gammes à la guitare à Paris, il fallait qu’il se passe quelque chose, on s’est retrouvé dans The Konki Duet.

Z. Nous nous sommes rencontrées grâce à la musique, et notre relation a toujours tourné autour de ça. C’est l’activité qui nous rassemble et grâce à laquelle on se sent bien ensemble, c’est notre langue à toutes les trois.

Konki Duet, ça veut dire quoi ?

Z. Ça veut dire… qu’on ne sait pas compter jusqu’à trois.

Toutes trois de cultures différentes, comment faites-vous pour vous entendre sur la sonorité finale d’un morceau, d’un disque ?

K. On s’entend justement à travers la musique, on n’a pas besoin de langue particulière.

T. On aime la manière de composer et la touche personnelle que chacune est capable d’apporter à un morceau, c’est d’ailleurs pour ça qu’on fait ce groupe et pas (que) des projets solos.

Z. Par culture, on peut comprendre nos origines, mais aussi la culture quotidienne, nos goûts artistiques et musicaux qui eux aussi sont différents. Au final, la musique que l’on compose est la somme de toutes ces cultures.

Quelle est la comparaison que vous détestez le plus lorsque les médias parlent des Konki Duet ?

T. Peut-être quand on essaie de nous comparer à tout prix à d’autres groupes de filles, comme si c’était la seule chose qui nous définissait.

K. Quand on parle de nous comme d’un groupe trop underground.

Quels sont les artistes que vous écoutez ces temps-ci ?

T. Kraftwerk et Drexciya

Z. En ce moment j’écoute beaucoup de funk ensoleillée, j’ai les morceaux dans la tête toute la journée, je danse dans la rue, au travail, ça marche ! Et au moment de répondre à cette interview, assise dans un café, j’écoute un disque de Depeche Mode. Il n’y a pas à dire, ces types savent écrire des tubes.

K. Holy Ghost chez DFA, je les ai vus en concert à la Flèche d’or.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Les artistes n’ont pas attendu Internet pour exister

Selon vous, quels ont été les médias qui ont le mieux servi votre carrière ?

T. Peut-être l’Internet, parce que c’est le média le plus accessible. La presse et les radios aussi.

K. Magazines féminin comme Glamour, Grazia et Modzik.

Z. Il ne manque plus qu’un passage télé ! On est prêtes, invitez nous !

Hier, les artistes devaient séduire les quelques médias importants pour être diffusés, aujourd’hui, Internet permet à chacun d’exister mais pas forcément d’être visible ? Comment percevez-vous ce changement ?

T. Il y a toujours qu’un petit nombre d’artistes qui est soutenu par les grands médias. Tous les autres se débrouillent comme ils peuvent et parfois très bien. Les artistes n’ont pas attendu Internet pour exister, il y avait les fanzines, les radios libres, des labels indépendants dont on a quelquefois reconnu la grande valeur rétrospectivement. Finalement, le temps fait son travail aussi.

K. Il y a trop de musiciens. Les gens ne font pas beaucoup l’effort de chercher les bons groupes qui sont moins connus que Britney Spears. Ou alors ils snobent parce qu’on est un groupe français. Mais on continue à diffuser de la musique, la vidéo parce qu’on sait faire nous-même sans être dépendant d’une structure.

Que pensez-vous de l’importance que prend facebook dans la musique ? Le jeu des réseaux sociaux vous amuse-t-il ? Lesquels utilisez-vous et comment vous en servez-vous ?

Z. Ce que facebook a apporté, ce n’est pas tellement plus de visibilité pour le groupe, mais surtout plus de visibilité pour le public, les fans. La frontière entre le public et le groupe devient plus facile à traverser des deux côtés. Du temps de notre premier site, nos adresses mails étaient visibles avec cette phrase “aurez-vous le courage de nous parler ?” Et peu de gens avaient en effet le courage de nous écrire ! Aujourd’hui, ce problème a disparu. On est ami avec le groupe, on laisse un message… c’est plus simple, moins intimidant. L’échange est facile, c’est amusant.

K. Cela sert à tenir au courant facilement à beaucoup de gens d’un coup pour les dates de concert qu’on donne.

Pensez-vous qu’Internet contribue à votre succès ? Pensez-vous que vos projets aboutiraient dans un schéma plus traditionnel d’industrie du disque ?

Z. Ce qui a changé c’est surtout l’échelle : plus de groupes, plus de musique. Ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi. Internet nous permet aussi d’exprimer d’autre chose au-delà de nos compositions musicales, on poste souvent des vidéos de notre quotidien, nos pensées, un peu comme un journal intime. Ça permet au public d’avoir un coup d’œil différent sur notre monde, qui dépasse le disque et peut être l’explique.

K. On pourrait aboutir dans un schéma plus traditionnel d’industrie du disque mais pour cela, il faudrait faire une chirurgie esthétique des mollets et on n’a pas forcément envie de la faire…

Quelle est votre principale source de revenus aujourd’hui ? Pensez-vous qu’aujourd’hui, un artiste puisse vivre uniquement de la vente de ses enregistrements ?

T. Nous avons chacune un métier. Mais il est possible de vivre en travaillant dans la musique, heureusement il n’y a pas que la vente des disques, mais aussi les concerts, la création musicale.

Cloud, abonnement, pub, achat à l’acte (type Itunes), objets numérique (musique +…)…selon vous, quel modèle sera le standard de l’industrie musicale de demain ?

Z. Mon dieu, quelle question ! Il y a beaucoup de gens qui planchent là-dessus pour essayer de trouver un modèle économique musical pour les musiciens ; de notre côté, on continue de faire ce qu’on sait faire : écrire des chansons.

Retrouvez The Konki Duet mercredi 22 juin à l’international. (Entrée Gratuite)

Téléchargez “Let’s Bonappéton

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Cover artwork : Pixelcrap

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Un label qui tient le shock ! http://owni.fr/2011/06/09/ekleroshock-label-musique/ http://owni.fr/2011/06/09/ekleroshock-label-musique/#comments Thu, 09 Jun 2011 14:49:48 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=32158 Nous avions déjà eu l’occasion d’interviewer Matthieu Gazier en tant que représentant français de Mobile Roadie. Aujourd’hui, c’est en tant que fondateur du très bon label Ekler’O’shock que nous lui proposons de s’exprimer. Bosseur passionné, Matthieu a plus d’une corde à son arc et sait intelligemment les combiner afin d’atteindre ses objectifs. C’est à l’occasion d’une exposition organisée pour fêter les 9 ans du label à la galerie La Tour que nous décidons d’en savoir plus sur l’homme à l’origine d’Ekler’O’shock, mais pas seulement… Le roster du label est majoritairement constitué d’artistes électro mais attention, ici, le terme prend une tout autre couleur…

Nous avons questionné Matthieu sur ses intentions, motivations, ainsi que sa vision de l’avenir de l’industrie de la musique. Bref, il nous livre quelques insights de la part d’un professionnel dont les projets de qualité prennent forme.

Afin qu’il ne soit pas le seul à parler de son travail, nous avons invité à Sophie Paumelle, co-fondatrice de l’agence Laps, un atelier de création de à nous parler du label.

EOS.MMX – The Summer Solstice Edition One by EKLER’O'SHOCK/EOS RECORDS

Interview Matthieu Gazier

Pourrais-tu nous décrire ton parcours en quelques lignes ?

1996-1998. J’organise mes premières soirées pendant mes années de lycée à Carnot à Paris avec mon ami Sacha Sieff. Lui joue du hip-hop US, du funk, du rap français, moi de l’electro, de la techno, de l’acid. Ce sont les années où l’on écoute Oxmo Puccino, NTM, Cypress Hill, le Wu Tang, mais aussi Daft Punk, Luke Vibert, les émissions spéciales de radio FG le soir.. J’achète mes premiers disques, je découvre les raves, je passe mon BAC.

1999-2003. Je rentre en école de commerce à l’ESSCA, commence à faire des stages pour Sony, l’agence de promotion Ping Pong, la web agency Supergazol. Parallèlement à ça, je monte une association Hip-Hop qui s’appelle “Boombass” au sein de mon école. L’année suivante, je passe à la vitesse supérieure en montant ma propre association pour lancer un label juste après un séjour de 6 mois à Montréal ou je rencontre la branche nord américaine du label Ninja Tune. A l’époque, à part quelques contacts en radio et chez des djs, je ne connais quasiment rien de la gestion d’un label. J’achète quelques bouquins de l’IRMA, et je me lance avec une première signature repérée sur le forum / site Elektrolink.

2003-2007. Parallèlement à mon poste de content manager France pour Musiwave, le premier distributeur de musique mobile, je continue à développer le label. Je signe Data, Danger, Sacha Di Manolo, Léonard de Léonard.

2007. Je m’associe avec Elegangz et développe les activités du label: plus d’événementiel, de collaborations avec des marques et d’autres artistes.

2009. Je monte deux sociétés, l’une pour les activités de production et de conseil, l’autre d’édition. Danger est notre première signature en co-édition avec Universal. Diverses missions de conseil pour MXP4 et Elegangz notamment.

2010. On signe Paris.

2011. On signe Limousine et Maxence Cyrin. Je poursuis mes activités de conseil en nouvelles technologies, toujours étroitement en lien avec la musique, en prenant la représentation en France de Mobile Roadie. Le label fête ses 9 ans et sort une compilation et organise une exposition à l’occasion.

Matthieu, nous t’avons déjà interviewé auparavant mais en tant que représentant français de Mobile Roadie. Alors, Michael Schneider avait fait la déclaration suivante : “Music is a commodity”. Aujourd’hui, en tant que fondateur d’Ekler’O’shock, comment réagis-tu à cette déclaration ?

Je comprends ce que veut dire Michael Schneider quand il dit ça, car il souhaite montrer que c’est l’environnement et l’expérience que tu vas créer autour d’un artiste qui fait sa valeur ajoutée aujourd’hui, pas simplement son single ou son album.

Il sait très bien de quoi il parle, comment optimiser l’activation d’une base de fans, comment créer une relation nouvelle entre un artiste et son public. En revanche, la musique doit rester l’élément moteur et premier pour moi, donc le métier de producteur reste toujours aussi fondamental aujourd’hui.

Tu nous avais aussi mentionné la différence entre les artistes français et les artistes anglo saxons qui prennent plus facilement en main leur communication via les réseaux sociaux. Comment arrives-tu à expliquer à tes artistes l’importance d’être présent et de s’impliquer dans l’animation de leurs comptes sociaux ?

Je pensais plus aux majors à l’époque en te répondant, je pense que les artistes de mon label comme ceux de nombreux petits labels indépendants s’en sortent particulièrement bien. La communication sur les réseaux sociaux se fait très naturellement chez eux, beaucoup de mes artistes sont autonomes et actifs sur Facebook, Twitter, ou MySpace (à l’époque..). Notre job à nous, label, consiste à créer là aussi un environnement fort sur ces réseaux, en proposant de l’achat de musique, de merchandising, des opérations spéciales, du contenu vidéo, des applications, etc.

Ces temps-ci, nous couvrons plus de fermetures de labels que “d’anniversaires”, pourrais-tu nous donner quelques secrets pour survivre ?

Le modèle d’Ekler’o’shock est de pouvoir produire la musique des artistes, de la faire vivre et la promouvoir le mieux possible.
Pour autant, ni moi ni mes artistes ou mes associés ne vivons économiquement d’Ekler’o’shock en tant que personnes à 100%.
Le label n’est donc pas un “employeur” au sens que peut l’être une entreprise. Nous sommes en effet plus proches du modèle de la coopérative que de la PME ou de la boite de prod finalement.

Je ne me paie pas de salaire, j’ai minimisé mes charges grâce à l’association que j’ai avec une agence qui m’héberge, on contrôle nos dépenses, et je privilégie un mode de fonctionnement artisanal qui me plait assez.

Data et Danger s’en sortent très bien et on peut dire qu’ils vivent de la musique, mais ce sont leurs prestations live qui sont vraiment rémunératrices pour eux, pas leurs disques.

Enfin, on bosse énormément la synchronisation publicitaire, les relations avec des marques pour des projets spéciaux, et puis Ekler’o’shock propose des missions de conseil à divers acteurs. Polydor, Naïve ou Franklin & Marshall font partie des clients avec qui nous avons récemment travaillé sur le conseil, Citroën, Nissan ou encore Agnès B ou Wrangler sur des opérations de synchro ou de partenariats avec nos artistes.

Selon toi, quelles sont les tendances à suivre dans l’industrie musicale ces prochaines années ?

D’un point de vue business, je serais assez concis :

  • les nouvelles offres d’abonnement (mobile, web, telephone fixe et TV + téléchargement de musique / films illimité) étendues à tous avec du dual delivery systématique ordi/mobile,
  • le stockage en ligne de musique, le fameux “cloud”
  • à terme, la licence légale
  • une amélioration de la qualité sonore des morceaux proposés en téléchargement,
  • et aussi une certaine résurgence du disque vinyle et d’une bonne presse papier.

Musicalement, j’espère continuer à voir le niveau de la production progresser, et découvrir chaque jour de nouvelles perles. C’est le cas en ce moment et c’est très agréable. La dance music heureusement, c’est aussi une musique qui peut être raffinée, poétique et sincère, pas telle qu’on la diffuse sur M6 ou Fun Radio. J’espère qu’après les succès internationaux des Daft Punk, Air, Mirwaïs, Justice puis Guetta aujourd’hui, le spectre va continuer à s’élargir pour laisser de la place à tous les courants de la musique électronique sur des réseaux commerciaux puissants. Que des artistes français déjà très reconnus en electro comme Ivan Smagghe, Joakim, Arnaud Rebotini, Cosmo Vitelli, Nôze ou Pilooski infiltrent la musique mainstream et lui redonnent une once de sophistication et d’authenticité.

Je suis pour l’entrisme musical, quitte à ce que ce soit agressif, et ce aussi bien dans la pop mainstream que dans la réalisation de B.O de films.

J’espère aussi sincèrement que des radios comme NRJ ou FUN vont perdre un peu de leur hégémonie sur le paysage audiovisuel français, que la jeunesse va reprendre goût à la contestation en musique, à créer ses propres médias, ses réseaux, et pas suivre bêtement MTV et NRJ. Je comprends le métier de ces gens là, et je le respecte, simplement j’ose espérer que subsistera toujours chez les jeunes un souffle de contestation.

Nous apprécions chez OWNImusic la façon dont vous soignez la qualité musicale et esthétique de vos projets. C’est un aspect qui a généralement été abandonnée par les labels qui favorisent des productions éphémères au potentiel financier immédiat. Cette démarche qualitative requiert un certain investissement et j’imagine que si vous l’adoptez chez Ekler’O’shock, c’est que le retour sur investissement est correct. Comment en persuaderais-tu tes homologues ?

C’est une volonté vraiment personnelle qui n’a rien à voir avec une question économique de retour ou pas sur investissement.
Je me dis simplement qu’on se doit de rendre nos objets beaux, attirants, uniques, surtout à cette époque. Il y a aussi dans un label, comme dans toute entreprise, une “démarche” qualité à suivre. Avec le temps, on essaie de s’améliorer, de se bonifier avec l’âge.

Vous avez organisé une exposition à la galerie La Tour à l’occasion de la sortie de votre nouvelle compile ? Quel est l’intérêt pour un label de s’engager dans une telle démarche ?

J’avais l’envie de nous exposer médiatiquement hors du simple cadre de la musique. Que des gens comprennent ce qu’est un label, en quoi ça consiste, et aussi de montrer qui nous sommes.

On a rédigé un communiqué pour l’occasion, qui explique notre démarche depuis nos débuts en 2002. Beaucoup de gens ne nous connaissent que par un ou deux artistes, la partie la plus visible du label. On avait envie de leur faire découvrir tout le reste. Enfin, c’est aussi un moment fort pour saluer tous les gens qui ont travaillé avec nous de près et de loin. Et ils sont nombreux.

“Nous voulons notre futur ambitieux, musicalement et esthétiquement.” A quel grand changement devons-nous nous attendre avec votre “passage à l’âge adulte” marqué par la sortie de la compilation EOS MMX ?

En premier lieu, nous allons nous consacrer à la production de formats longs avec des nouveaux albums pour Limousine, Maxence Cyrin, Alexandre Chatelard, Data, Danger et Paris. Ensuite, nous sommes progressivement en train de mettre un pied dans le cinéma, le documentaire, la fiction, avec des compositions originales.

J’ai vraiment envie de de développer un catalogue éditorial qui soit encore pertinent dans 10 ans, pas simplement de la club music ou du rock du moment. Enfin, je m’engage à ce que malgré ce passage à l’âge adulte, personne de nous enlève notre fougue et notre passion. Ca fait partie de notre quotidien, et c’est très bien comme ça.

Interview Sophie Paumelle (Laps)

Sophie Paummel a fondé Laps avec Amélie Lengrand en 2007 après avoir effectué leurs premier projet ensemble au café chéri. Sophie Paumelle est photographe et chef de projet pour l’artiste JR. Amélie Lengrand est artiste peintre, architecte de formation.

Quand Matthieu a parlé de monter cette expo, l’équipe de Laps, proche de l’équipe d’Ekler’O’shock est dispo et veux soutenir la démarche de Matthieu. Elles se sont occupées de la scénographie de l’expo.

Les particularités d’Ekler’O’shock ?

Eclectique : je trouve que tous les artistes représentés sont différents tout en ayant une certaine unité. On sent que c’est un label où les gens se connaissent, les artistes sont assez solidaires.

Avant – gardiste : Il a commencé il y a pratiquement dix ans, ce n’était pas forcément un style qui était en place.

“Passage à l’âge adulte” ça veut dire quoi selon toi ?

Ça veut dire qu’il est plus en place qu’avant, plus professionnel, plus fini dans un style qu’il paufine un peu. Par exemple, je sais que Paris sont chez Ekler’O’shock depuis peu, peut-être qu’il veut se diriger vers un style plus précis.

Quoiqu’il arrive, monter un label avec des musiciens, ça reste mystique parce qu’il y a des choses que tu ne peux pas prévoir.

Tes artistes préférés chez Ekler’O’shock ?

J’aime bien Paris, Alexandre Chatelart (mélo, décalé, avec un vrai style) et puis Xerak forcément. C’est quelqu’un que j’aime beaucoup, il se met vraiment en scène, c’est de la performance pour le coup.

Que pourrais-tu nous dire sur Matthieu ?

C’est quelqu’un de fiable, de sérieux, qui bosse dur sur son projet. Il le porte bien parce que c’est le sien et il soigne tous ses artistes.

Qu’as-tu pensé de l’expo ?

Un peu court, c’est une démarche qu’il faut faire une deuxième fois pour faire toujours mieux. Je trouve qu’il manquait une mise en scène qui mène les gens vers la musique. Quelque chose pour comprendre que c’est un label et je serais ravi de le faire la prochaine fois ;)

Suivez Ekler’O’shock sur : site

Soutenir le label : shop

Oeuvres photographiées (sucettes et logo en pâte fimo) : Alexandra Bruel

Crédits photos tous droits réservés : Julien Paumelle

Interview réalisée par Lara Beswick

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Découvrez “To Ardent” by Black Devil Disco Club feat. Nancy Sinatra (Grovesnor remix) http://owni.fr/2011/05/24/decouvrez-ardent-by-black-devil-disco-club/ http://owni.fr/2011/05/24/decouvrez-ardent-by-black-devil-disco-club/#comments Tue, 24 May 2011 16:21:28 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=31998 Nous avons eu l’honneur de rencontrer cette semaine Bernard Fèvre, l’homme derrière l’univers disco, intense et étrange de Black Devil Disco Club. L’histoire de ce revival est plutôt extraordinaire. Bernard Fèvre, en 1978, sort deux albums qui n’ont pas fait le carton espéré à l’époque. 28 ans plus tard, grâce à Internet, alors que Bernard vit de l’illustration musicale, il s’aperçoit que ses albums sont repris par des personnalités telles qu’Aphex Twin ou The Chemical Brothers. Il décide alors de profiter de la nouvelle visibilité de ses titres pour se relancer dans la production d’albums, et ce pour notre plus grand plaisir.

De retour en 2006 après une absence spatio-temporelle de 28 ans, avec l’album 28 After acclamé par le monde entier, Black Devil Disco Club publie aujourd’hui son disque le plus ambitieux. “Circus” est un ensemble de 10 titres dont la tracklist dit déjà tout :

1. Fuzzy Dream ft Jon Spencer.
2. Pavement opposite ft Nancy Fortune / Bernard Fevre.
3. X Paradise ft Cosmetics.
4. Distrust ft Faris Badwan (The Horrors).
5. Stay Insane ft Yacht.
6. To Ardent ft Nancy Sinatra.
7. In Doubt ft Cocknbullkid.
8. My Screen ft Nicolas Ker (Poni Hoax).
9. She Flees the Silence ft Bernard Fevre / Michael Lovett.
10. Magnetic Devil ft Afrika Bambaataa.

Pourquoi cet album “Circus” sorti le 11 Avril est-il signé dans un label anglais, Lo recordings ?

En 2004 j’ai entendu que The Chemical Brothers avaient utilisé un de mes samples dans un de leurs albums, pour le titre Got Glint (sur l’album Surrender des Chemical Brothers, sorti en 1999). C’est alors que j’ai commencé à regarder sur internet ce qui se passait et j’ai vu qu’on s’intéressait à moi. J’ai rejoint l’éditeur français de ce titre et, une semaine après, il m’annonçait qu’un label anglais qui s’appelle Rephlex rééditait mon album de 78. Je me suis dis : si les anglais s’intéressent à moi, moi, je vais essayer de m’intéresser à eux, et je vais essayer de créer une suite à cet album. Ca a donné “28 After”. Je l’ai fabriqué, mais j’ai mis à peu près deux ans pour retrouver le même son. Je voulais que ce soit réellement une suite, et non pas qu’il y ait 28 ans d’écart entre le disque de 78 et celui là. Quand au bout de deux ans j’ai réussi, et que j’ai été content du son, j’ai appellé un ami Franco-Anglais. Il a écouté et m’a envoyé chez des amis à lui, qui sont devenus mon label anglais, Lo recordings. Une semaine après, ils sont venus à Paris et on a signé un contrat.

Quand vous décidez de rebondir sur ces réeditions, était-ce motivé par une intention artistique ou pour profiter de l’opportunité de relancer votre carrière ?

J’ai joué un rôle de commerçant à ce moment là. Je me suis dit : on s’intéresse à ma marque, je vais la redévelopper. Puisqu’elle n’avait pas été développée à l’époque, c’était enfin l’occasion de faire quelque chose. Ca m’amusait beaucoup, parce que je retournais presque 30 ans en arrière, sur une musique que j’avais totalement oubliée. Et, j’avais envie de me prouver que je pouvais redevenir jeune.

Il y une ambiance dancefloor dans votre album mais il y a aussi des tensions qui mettent mal à l’aise…

Je ne fais pas une musique tragique ou qui se veut faire peur, mais c’est une musique de rêve, et, dans les rêves, il y a toujours quelque chose d’étrange. Ca n’est jamais très drôle un rêve. Ce sont des séquences irréelles dans un monde réel. Je pense que c’est ce qui fait un peu le côté sombre ; les événements ne sont pas toujours très gais, le journalisme ne nous apporte pas que des bonnes nouvelles. J’ai un caractère qui est à la fois pessimiste et optimiste et quand je fait des gigs, les gens sont très heureux de ma musique, ils ne sont pas tristes du tout, ils sont très souriants. Donc c’est assez bizarre, je pense que cet état d’esprit sombre correspond à la jeunesse d’aujourd’hui, et pas à celle de mon époque. J’étais sans doute en avance.

Quelles étaient vos ambitions avec cet album ?

Ce qui a été intéressant dans cet album c’est d’aller chercher les voix. Jusque là, c’est toujours moi qui chantait. J’ai voulu des voix étonnantes, des voix qui fassent un pont entre la génération ancienne et les générations nouvelles. Ce que je déteste le plus dans le monde actuel, et ça n’est pas vrai dans tous les pays, c’est la barrière qu’il y a entre les vieux et les jeunes. Comme je suis français, je le ressens beaucoup plus qu’ailleurs. Quand j’ai fait le Big Chill ou des choses comme ça aux Etats-Unis, les gens étaient de tout âge. Sitôt qu’il y a des choses à découvrir, les Anglo-saxons se déplacent, les Français, eux, attendent encore que les médias leur disent “il faut aller voir ça ou il faut aller voir ça, ça correspond à votre âge”.

Dans ma jeunesse, on était très agressif vis à vis des vieux, mais c’est parce qu’on espérait qu’ils évoluent dans un sens, c’est-à-dire qu’on espérait que les gens d’un certain âge soient comme moi. On les agressait un peu pour qu’ils évoluent vers nous. Ça n’a pas bien fonctionné et ce qui s’est passé, c’est que les jeunes se sont éloignés des vieux. Ca, c’est encore plus grave, et ça a créé un vrai fossé générationnel.

C’est pour ça que j’ai voulu avoir sur cet album Afrika Bambaataa, Nancy Sinatra, qui sont d’une génération un peu plus jeune que la mienne, mais pas si éloigné, et puis des groupes comme Yacht., Faris Badwan pour avoir aussi des gens qui ont un avenir… (rires). Des gens qui ont un passé, des gens qui ont un avenir, des gens comme Jon Spencer, comme Nicolas Ker, qui ont un présent.

Je suis assez content parce que ce qui m’intéressait c’était de voir si tous ces gens issus de mondes différents allaient fonctionner dans mon style musical, et, effectivement, ça fonctionne très bien, on a pas l’impression que les voix ont été collées sur la musique. Voilà, donc ça c’était mon but, et aussi de prouver que Bernard Fèvre était capable de dépasser Black Devil Disco Club. Parce qu’avant de mourir, j’aimerais avoir une petite reconnaissance de ce que je sais faire.

C’était comment de travailler avec Afrika Bambaataa ?

C’était très simple. Il est venu à Paris, on a fait deux prises, et la deuxième c’était la bonne. C’est une légende, je suis un peu une légende donc ça fait une légende en plus (rires). Et puis c’est son message qui est bien, il ressemble à celui que j’aime bien. C’est pas de la politique c’est de l’humanisme, de l’unionnisme. Je n’avais pas de black sur l’album et moi, c’est la musique noir américaine qui m’a fait faire de la musique. Lui, il fait une musique plus jeune que celle que j’écoutais moi, James Brown, Ray Charles…

Quelles ont été les grosses différences dans le processus de production de l’album ?

Par rapport aux années 70 ? La musique est devenue de plus en plus facile à enregistrer, beaucoup moins chère à enregistrer, beaucoup plus confortable. On peut accorder encore plus de temps à son travail. Avant les studios coûtaient très cher, donc le temps était réduit, aujourd’hui, on peut mettre dix ans si on veut pour faire un album.

La production reste donc qualitative ?

Tout à fait. Mais vous savez, je suis un très bon preneur de son et un très bon musicien, ça fait longtemps que je travaille ça, donc je m’en sors bien.

Je travaille comme si j’étais en studio sur mon ordinateur, mon programme ressemble à un studio. Je suis pas du tout un DJ donc je ne sais pas manipuler les sons comme un DJ. Je les joue. Au départ je suis un pianiste, un organiste. Je ne sais pas prendre des morceaux et les mettre les uns avec les autres, faire un espèce de patchwork réussi. J’enregistre comme on enregistrait il ya 50 ans.

Donc vous ne vivez pas la nostalgie de l’époque des grands studios ?

Vous savez, je suis un vieux monsieur, rien ne me fait peur, je n’ai peur de rien. Je suis en coproduction avec le label, donc je m’occupe de la partie artistique, et eux s’occupent de la partie promotion. Maintenant j’ai un autre label, Alter K. J’en avais un peu marre de travailler exclusivement avec des Anglais, je voulais aussi travailler avec des Français.

Quel rôle donnez-vous à Internet dans votre promotion et pour la distribution de cet album ?

J’ai connu le disque vinyl quand j’étais petit. Avec deux titres, ensuite avec 4 titres, puis les albums… Aujourd’hui on peut acheter pour quelques centimes un MP3, c’est une autre démarche. Il paraît qu’avec moi les ventes digitales marchent plutôt bien, c’est ce qui avait surpris les Anglais il y a trois ans. Mon fils a 17 ans, il est tout à fait familier de cette culture. Evidemment il fait un peu de “piratage” aussi.

Vous savez, je tourne pas mal depuis quatre-cinq ans ,et j’existe grâce à Internet. J’ai été découvert par des producteur ou des Dj internationaux qui sont Suédois, qui sont Anglais, qui sont Américains, et qui ont fait connaître le disque que j’avais fait en 78. C’était un revival de la disco et, grâce à ça, j’ai fait la suite de ma carrière 28 ans après. Là, si je me google en langue étrangère traduite, j’atteins environ 3 millions de pages, ça veut dire quelque chose non ?

Donc la crise du disque ne vous touche pas particulièrement ?

Moi, je me suis toujours foutu du disque, je suis un musicien, je ne suis pas un marchand de savon. Le commerce ne m’intéresse pas, il ne m’intéresse qu’à partir du moment ou on me rétribue pour ce que je mérite et là, maintenant, dans les conditions actuelles, ça n’arrivera jamais. On gagne pas notre vie avec les disques. Je gagne ma vie avec les gigs, c’est tout. Tous les DJ que je connais font un autre métier à côté. A part les 10 stars mondiales, pour tous les autres, c’est la même chose, c’est très difficile, les gens n’achètent pas suffisamment. On est trop nombreux, c’est monstrueux le nombre d’artistes qu’il y a.

Ce qui m’intéresse, c’est de faire des choses amusantes avec des personnes amusantes. Je ne suis pas en train d’essayer de faire carrière avec cet album. Ma stratégie, si j’avais trente ans, serait la même. On ne peut pas diriger ni les médias, ni les publics. Ils sont libres de faire ce qu’ils veulent. Je pense que dans une vingtaine d’années, si ça continue comme ça, il n’existera plus d’artistes, on aura plus que des musiciens de rue. On ne peut plus être star. Moi, je suis une mini star pour un monde très particulier, j’intéresse les jeunes parce que je représente quelque chose : qu’on peut vieillir et réussir tard. Je suis une espèce d’espoir pour eux. Ils se disent que si on ne réussit pas à 20 ans, à 30 ans, ni à 40 ans, on peut encore faire quelque chose à 60.

Aujourd’hui, sur Facebook, je vois bien que j’ai des ados qui sont proche de mon fils qui s’intéressent à moi, alors qu’au début, quand je suis arrivée en 2006, c’était des 35-40 ans, des collectionneurs, des fous de vinyl.

Parce que j’ai changé ma façon de m’exprimer et que j’ai fait des remix aussi, je me suis emmené vers un genre plus jeune. Ca, c’est de la stratégie commerciale, mais de la stratégie commerciale artistique que seul un vieux bonhomme comme moi sait faire.

Je ne connais pas, actuellement, des gens dans le métier qui sont capable de faire ça. Ce qui s’est passé c’est que dans le temps, dans la chanson traditionnelle française, qu’on ne vend plus maintenant, des gens comme Serge Lama, comme Johnny Hallyday… Ils avaient des directeurs artistiques qui correspondaient à ce travail là, et qui le faisaient très bien. Il y avait les paroliers, les arrangeurs, les compositeurs, le directeur artistique qui gérait tout ça, qui disait “tu va enregistrer avec un tel dans tel studio”. Tout ça, c’est terminé, ça n’existe plus.

Et ce savoir faire, comment le revaloriser ?

On peut recréer ces stratégies dans les nouveaux modes de fabrication. Moi, ça m’intéresserait de faire de la production, d’apporter mon expérience à des gens plus jeunes. Je vois, en travaillant avec des gens comme Bambaataa ou Nicolas Ker, que je fais ça très bien, et ça va très vite, parce que je sais diriger. Le problème avec les jeunes c’est qu’ils se la pètent, ils sont susceptibles, les Anglo saxons ne sont pas pareils. En France, il y a un peu le problème du “Moi Je”. Quand tu montes un groupe en France, il faut toujours qu’il y ait une ambiguïté sur qui est le plus fort. Alors que les Beattles par exemple, peut-être qu’ils ne s’entendaient pas très bien, mais quand il s’agissait de travailler, ils étaient ensembles, ce que nous on ne sait pas faire.

On manque peut-être de concurrence locale ?

En effet, il y a un sens de l’éducation musicale que nous n’avons pas. Quand tu vois une chorale française, c’est toujours nul, quand tu vois une chorale anglaise, c’est toujours correct. Il y a des orchestres et des chorales un peu partout. En France, quand tu dis que tu es artiste, on te demande ce que tu fais pour vivre, si tu es alcoolique, “tu prend de la drogue alors ?”. On a une vision un peu arriérée de ce qu’est un artiste.

Comment percevez-vous l’accueil de votre musique en France ?

La première fois que j’ai joué en France, c’était au Bataclan, j’avais déjà un petit noyaux de fans. Grâce aux médias, les gens me connaissent un peu plus, et les jeunes me découvrent. La vrai différence se fait au niveau des médias : est-ce que les medias d’un pays vont vouloir me faire connaître ou pas ? En France, j’ai droit à pas mal d’articles, mais ça reste très underground.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Ce qui change aussi aujourd’hui, c’est qu’à l’époque, on avait une culture musicale, des racines. Aujourd’hui, on découvre ces racines avec des boucles et on ne sait plus très bien d’où ça vient, d’où on vient. Moi j’ai beaucoup de chance, j’ai une grande culture des année cinquante rock jusqu’au reggae. Il ne s’est rien passé depuis. Il y a eu le punk, qui était le contemporain du reggae, puis le disco, mais après, il n’y a plus rien.

Il n’y a plus que des patchworks de trucs qui n’ont pas assez de personnalités, parce que ça n’est pas assez raide, pas assez tranché, pas assez brut.

Je pense que ce manque de nouveauté est lié à la personnalité physique des gens. Actuellement, dans le monde de l’electro, ils cultivent plutôt l’anti-personnalité. Ils ne veulent pas être vus, qu’on les reconnaisse, ils ne veulent pas faire de concessions. Il sont trop hermétiques, il faut donner. J’ai fait du music-hall et ça me sert actuellement dans les gigs. Ils ne donnent pas assez de spectacle, d’eux-mêmes, d’échange. J’assimile ça à une énorme prétention, parce qu’en réalité, les gens timides sont prétentieux.

Vous pourrez retrouvez Black Devil Disco Club au @centquatre 104 samedi 28 Mai.

Achetez “To Ardent” feat Nancy Sinatra

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Labels : Alter K et Lo recordings

Crédits photos tous droits réservés : Non Format (cover); Philippe Mazzoni

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Découvrez “Slippin” by Quadron http://owni.fr/2011/05/17/decouvrez-slippin-by-quadron/ http://owni.fr/2011/05/17/decouvrez-slippin-by-quadron/#comments Tue, 17 May 2011 13:49:38 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=31861 Quadron, c’est un duo Danois constitué de le chanteuse Coco et du producteur Robin Hannibal. Quadron, une chose qui arrive rarement en musique. Des artistes qui à eux seuls, en un album, révolutionnent leur genre en osant sortir des sentiers déjà battus par plusieurs générations.  Leur univers est unique, la voix de Coco claire et pure, sa sensibilité est évidente. Les compositions, originales, sont bien construites et chaque son est placé de façon à ce que le charme opère. Et il opère bel et bien. L’album entier de Quadron est un chef d’oeuvre constitué uniquement de perles, un slow beat parfait dont des pointures comme Pharell Williams et LCD Soundsystem sont déjà fans. Le très acclamé DJ Raul Campos de la radio en ligne KCRW mettra Quadron dans son Top 10 et déclare : “il est rare de tomber sur un album qui soit aussi extraordinaire du début à la fin”.

La dernière révélation soul à avoir fait preuve d’originalité et qui promet de nourrir les music addicts pendant quelques années et dont le succès très rapide à confirmé le talent, c’est Janelle Monae. Coco, elle, ne touche pas au registre pop que Janelle a su intelligemment intégrer à son oeuvre. Quadron c’est de la Soul pure et dure, notre prochaine Sade, on en a la certitude. Depuis Erykah Badu (qui bouleverse toute la sphère de la Nu Soul, mais aussi celle du Mainstream aujourd’hui à chaque fois qu’elle sort un titre) on commençait un peu à s’ennuyer. Erykah Badu et Jill Scott sont les références Nu Soul de ces dix dernières années. Leurs titres sont repris par tous les apprentis chanteurs et on reconnaît la touche “Baduienne” dans de nombreux groupes fraîchement constitués.

Mais finalement, sortis de ces deux légendes, Sade et anciennement Lauryn Hill, rien de neuf n’a vraiment été crée. Alicia Keys, dans son registre a clairement fait l’unanimité et présente aussi cette caractéristique d’avoir un style unique mais elle ne s’inscrit pas dans le cercle très restreint des divas Nu Soul. Jazmine Sullivans nous a offert un bon teasing mais ne semble pas encore tout à fait mûre. Alors nous, les amateurs de Nu Soul un peu exigeants, écoutons en boucle nos vieux classiques, en attendant avec impatience que Jill Scott sorte un nouvel album qui soit aussi bon que les précédents, on fouilles les blogs pour trouver la perle rare mais on y trouve souvent des redites de nos 4 références, de très belles voix mais peu d’artistes capables de défendre leur propre univers. La crise du disque rendrait-elle les artistes à nouveau créatifs ? Ce qui est sur, c’est que 2010 est un très bon millésime avec l’excellent album de Janelle Monae, “The ArchAndroid” et celui de Quadron, “Quadron”, nous allons enfin pouvoir rajouter un bon cru à notre discothèque et réintégrer la soul dans nos playlists.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Si internet plonge certains dans la crise, Quadron a nettement profité de la révolution internet. La viralité qu’offre Internet leur permettra de ne pas céder à la tentation d’une signature en major et les autorise à ne pas avoir à faire de concession artistiques. Faisant bien parti de cette nouvelle génération d’artistes qui n’hésites pas à combiner les forces pour permettre à leurs œuvres d’évoluer, “Average Fruit“, est proposé en remix sur leur site, titre dont nous vous conseillons fortement la version de Melo X, déjà évoqué sur OWNImusic.

Retrouvez Quadron sur : facebook, site, twitter

Retrouvez Alter K sur : site officiel, facebook, twitter

Crédits photos tous droits réservés : Plugin Reaserch

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Découvrez “Oh Chéri Chéri” by ROBI http://owni.fr/2011/05/09/decouvrez-oh-cheri-cheri-by-robi/ http://owni.fr/2011/05/09/decouvrez-oh-cheri-cheri-by-robi/#comments Mon, 09 May 2011 17:07:13 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=31752 Chloé (dite ROBI), est une femme fragile d’apparence mais qui cache une nature forte, ROBI s’assume et elle assure. Son style, nous le décrirons comme de la new wave “enchantée“, des distorsions étranges mélangées au son apaisant d’un triangle, un bpm (battement par minute) proche de celui d’une comptine, le tout accompagnant la voix sensuelle de Chloé qui vient trahir une sensibilité à fleur de peau et une vie emplie d’histoires.

Ayant grandi en terre africaine (Sénégal, Nigeria), puis à la Réunion et en Nouvelle Calédonie, c’est avec la discothèque de ses parents et de la chanson française plein la maison qu’elle a connu ses premières notes, et avec une pointe de “black music” qu’elle apprend le groove.

Peu de temps après son arrivée en métropole elle s’essaye avec un premier album autoproduit qui lui servira à asseoir sa confiance, et confirmera son désir ardent d’écrire et de chanter. Plusieurs rencontres musicales s’ensuivent, dont une longue collaboration avec Laurent Madiot et David Têtard, mais c’est quelques années après qu’elle s’autorise à aller au bout de ses rêves en mélangeant chanson française, trip hop et rock indépendant. C’est auprès de Jeff Hallam, compositeur d’origine américaine, qu’elle trouvera une oreille attentive et une sensibilité musicale toute anglo-saxonne, qui permettront à ses textes de s’épanouir et à son univers de se concrétiser.

C’est un nouveau projet musical que la chanteuse Chloé Robineau a lancé via le net il y a quelques semaines. Co-réalisé avec l’américain Jeff Hallam, un premier EP sortira en octobre 2011. Six titres Sensuels, entêtants, rugueux, envolés, rêveurs, curieux, qui nous emmènent dans le voyage de ROBI pour lesquels Portishead, Sparklehorse, John Parish, les Pixies, PJ Harvey ou encore Dominique A ont servi de muse à l’artiste.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Robi et Jeff Hallam ont cherché, écrit, et enregistré dans la plus grande discrétion, et ce n’est qu’aujourd’hui qu’ils laissent parvenir jusqu’à nous leur travail. Chloé, mûre et assurée cette fois-ci, a refusé de faire écouter son album et d’utiliser d’éventuelles critiques pour parfaire ses travaux. Chloé et Jeff ont écrit puis enregistré. Elle a aimé. Ils ont publié les titres sur Internet et quelques semaines après, elle est toujours satisfaite par ce procédé qui lui évite des remises en questions sans fin.

Lorsqu’on lui pose la question de la stratégie, ROBI rétorque que sa stratégie à elle, c’est avant tout de produire une musique qui lui ressemble, et dont elle soit fière. La sortie de ce premier EP, qui devrait être suivi d’une autre quelques mois plus tard, est prévue pour octobre 2011.


L’idée de signer dans une grande maison de disque ne lui paraît pas essentielle, même si elle n’y est pas fermée. Ce qui lui importe, c’est de travailler avec des gens qui comprennent et adhèrent à son concept artistique, et puisqu’Internet permet de commencer d’exister par ses propres moyens, les concessions artistiques ne sont plus nécessaires et elle compte bien en profiter. Néanmoins elle s’est attaché les service d’un attaché de presse de renom et de qualité pour promouvoir son travail, et est aujourd’hui à la recherche d’un tourneur, maintenant que ses premières dates de concert vont commencer.

Internet lui est bien utile certes, mais ROBI choisit d’être concise et se crée trois profils seulement, qui selon elle représentent le minimum et sont les plus effectifs pour ne pas y passer non plus l’essentiel de son temps : Noomiz, Myspace et Facebook. Et peut être un profil BandCamp dans le futur. Ces comptes lui suffisent pour évaluer le potentiel de son projet, communiquer, exister et être visible.

ROBI, selon nous, détient quelques chose de plus que les autres. Elle bénéficie de certains atouts qui, si elle sait les optimiser peuvent la porter loin. Elle séduit déjà des acteurs majeurs de la scène française et donnera sa première représentation aux côtés de JP Nataf, Bertrand Belin, Alexandre Varlet, Arlt, Wladimir Anselme et Gerg Gilg (ROBI sur scène à 20h30) à l’International, dimanche 15 Mai et les 20 & 21 mai au Badamier (La Réunion) dans le cadre de “nouvelle voie de la chanson française”.

Nous avons hâte de voir cet petit bout de sensation évoluer et gagner l’adhésion des publics. Affaire à suivre…

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Crédit photo tous droits réservés : Frank Loriou

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